2015-03-13 17:50:00

Vers la fin du virus Ebola ?


(RV)  Même si le cap des 10 000 morts a été passé et que 25 000 personnes sont encore touchées, le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur le virus Ebola fait part de données encourageantes comme la réduction du virus dans la distribution géographique, la diminution de la contamination en Guinée et en Sierra Leone. Au Libéria en revanche, on n’enregistre plus de nouvelles infections depuis deux semaines. Selon l’ONU, il faut encore 400 millions de dollars d’aides internationales pour infliger le coup de grâce à l’épidémie qui pourrait prendre fin avant l’été, comme le confirme Giovanni Maga, responsable du laboratoire de virologie moléculaire du Cnr de Pavie, au micro de notre collègue de la rédaction italienne, Cecilia Seppia. 

Nous parlons sûrement de données positives : de 300 cas de contamination par semaine, nous sommes passés à 100-115 en Guinée et au Sierra Leone, même si nous ne parlons pas toujours de données fiables, à cause des notifications qui arrivent en retard. En tout cas, l’épidémie pourrait être arrêtée en l’espace de quelques mois, peut-être même avant l’été. Clairement, un des problèmes qui se pose est celui de continuer à investir dans des ressources qui sont surtout des ressources humaines parce qu’aujourd’hui encore, un des principaux véhicules de transmission sont, par exemple, les funérailles et donc, l’enterrement des cadavres dans des conditions non stériles, non contrôlées. Le contrôle de cette pratique requiert un grand effort, il faut des équipes de personnes spécialisées qui aillent de maison en maison pour convaincre les familles à ériger une sépulture selon les normes de sécurité qui souvent, sont en contradiction avec les traditions religieuses culturelles.

 Ce sont donc des nouvelles positives qui font espérer: mais, selon l’Onu, il manque encore 400 millions de dollars d’aides internationales pour pouvoir donner le coup de grâce à la maladie. À quoi servira cet argent ?

Fondamentalement, pour recruter, former du personnel au niveau local pour l’assistance aux patients, pour mettre en œuvre les mesures de prévention, augmenter la capacité des centres d’assistance pour accueillir les patients, supporter leurs fonctions vitales comme dans les hôpitaux occidentaux, jusqu’à ce que le patient lui-même ne réussisse à surmonter la phase critique. Donc, il est extrêmement nécessaire de continuer à aider ces pays, qui sont parmi les plus pauvres de l’Afrique, à se doter du matériel pour affronter, non seulement cette épidémie en cours mais également pour le futur, car le virus ne disparaitra pas. Il continuera à circuler et on sait que son apparition dans la population humaine advient de manière casuelle, lorsque que quelqu’un, par exemple, entre en contact avec des animaux infectés, même à des fins de consommation alimentaire.

 L’Oms informe également que dans ces pays d’Afrique occidentale touchés par le virus Ebola, on a lancé une alarme pour la rougeole : 2 millions d’enfants entre 9 mois et 5 ans pourraient mourir. À quoi cela est-ce du ?

 Les vaccinations de routine ont diminuées pour affronter l’urgence et la rougeole est le virus le plus contagieux que l’on connaisse. Il est donc capable de produire une épidémie très étendue et très rapide. Surtout dans un contexte déjà fragilisé du point de vue sanitaire, comme peut l’être un pays africain, il peut y avoir des conséquences mortelles pour les nouveau-nés et les petits enfants. Donc, c’est certainement une donnée préoccupante qu’il ne faut pas négliger.

Selon les analystes, la diminution des nouveaux cas d’Ebola représente paradoxalement un problème: c’est-à-dire que les “trial” (essais) cliniques qui sont en cours pour étudier les futurs traitements de la maladie pourraient subir un arrêt, également du au manque de patients. Selon vous, ce risque existe-t-il ?

Il y a au moins deux cas connus d’essais cliniques qui devaient commencer et qui ont été arrêtés, justement parce que le nombre de patients disponibles a diminué. Selon moi, nous ne sommes pas encore dans un moment où nous pouvons dire qu’il n’y a pas assez d’essais cliniques mais il est nécessaire de surmonter tous les obstacles bureaucratiques, normatifs, politiques et économiques qui, pour le moment, dans certains cas, sont en train de retarder le début des essais. 








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