2015-03-21 16:07:00

Commentaire de l'Evangile du dimanche 22 mars 2015


L'Évangile de ce dimanche 22 mars 2015 (5e dimanche de Carême) est tiré de l'Évangile selon saint-Jean, chapitre 22 : « Si le grain tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Voici la méditation du père Pascal Montavit.

L’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême nous permet de méditer sur un discours de Jésus peu avant qu’il n’entre dans sa Passion.

Jésus dit : « L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12,23-24). Jésus parle donc de sa Passion comme d’une glorification. Celle-ci ne peut pas se comprendre au sens où le monde l’entend. La glorification, pour Jésus, c’est un acte d’abandon total sur la Croix qui devient alors le lieu de la Rédemption pour tous les hommes. Jésus est glorifié car son Père dans les Cieux reçoit cet acte d’amour parfait. Jésus nous montre ainsi le chemin vers le ciel : nous abandonner dans les bras du Père avec une totale confiance.

Un véritable acte d’abandon à Dieu ne peut se vérifier que dans l’épreuve. Le Seigneur n’est pas celui qui nous envoie ces épreuves. Mais lorsqu’elles surviennent, elles peuvent être source de grâces si nous saisissons cette occasion pour nous tourner complètement vers Dieu. En effet, quelle valeur peut avoir un acte de confiance lorsque tout va bien ? Pas grand chose. C’est pourquoi Jésus parle du grain de blé qui doit mourir pour porter du fruit. Perdre sa vie pour Dieu n’est pas une expression creuse. Cela signifie que celui qui veut devenir le disciple de Jésus sera appelé à renoncer à beaucoup. Mais il recevra davantage, dès ici-bas et dans l’au-delà. Cet enseignement de Jésus n’a donc de sens que si nous croyons à la vie éternelle.

Une question demeure cependant : Pourquoi faut-il passer par la souffrance pour porter du fruit ? Il n’y a pas vraiment de réponse. Mais tout nous montre qu’il en est ainsi. Tout d’abord la nature. Engendrer ne se fait pas sans souffrance. De même, le travail ne se fait pas sans fatigue. Et c’est Dieu lui-même qui illumine complètement cette réalité en envoyant Jésus s’offrir pour notre Salut. En acceptant de souffrir pour nous, le Fils de Dieu nous donne la vie. A notre niveau, nous sommes appelés à imiter le Christ, à assumer notre part pour que le Royaume des Cieux soit présent parmi nous.

Vient ensuite un passage surprenant : « Alors, du ciel vint une voix qui disait : ‘Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore » (Jn 12,28). Certains pensent qu’il s’agit d’un coup de tonnerre et d’autres disent que c’est un ange qui a parlé. Et pourtant c’est la même voix que tous ont entendue. Mais certains préfèrent y reconnaître un événement météorologique, d’autres la voix du Ciel. Nous avons là une belle image de notre monde. Face aux manifestations divines, l’homme pose librement un discernement. Parfois, son refus de reconnaître une intervention divine peut l’aveugler et l’empêcher de reconnaître l’évidence. Et l’homme confond alors une voix divine et un tonnerre. Cette réalité, nous y sommes confrontés quotidiennement. L’humanité croit pouvoir tout expliquer par la science, l’étude ou la recherche. Elle pense pouvoir tout maîtriser et s’accorder de donner le droit de vie ou de mort, en particulier pour les nouveaux-nés ou les personnes âgées. Mais savons-nous reconnaître la voix de Dieu ? Savons-nous reconnaître son empreinte dans notre vie ?

En ce jour, nous pouvons offrir nos croix et prier pour notre monde. Que la voix de Dieu ne soit pas confondue avec un tonnerre, mais reconnue pour ce qu’elle est vraiment : un appel à nous tourner vers lui et à l’accueillir. 








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