2015-03-30 16:03:00

L’Église en progression dans le monde, mais manque de vocations religieuses


L’Église catholique est en progression dans le monde, mais manque de vocations religieuses : c’est ce qui ressort des statistiques annuelles de l’Église pour l’année 2013, qui viennent d’être révisées et actualisées. Un article publié par le Catholic News Service met en évidence une dynamique contrastée mais plutôt positive.

Premier élément intéressant mis en évidence par cet article : le nombre de prêtres et de diacres progresse fortement. L’augmentation est continue depuis l’an 2000, alors que une diminution régulière avait été observée sur le dernier tiers du XXème siècle. Le Vietnam et le continent africain sont souvent cités comme des modèles de floraison vocationnelle, mais des pays sécularisés enregistrent eux aussi – ce qui peut sembler paradoxal – un rebond du nombre d’ordinations. C’est le cas aux Etats-Unis.

À l’échelle mondiale, au 31 décembre 2013, l’Église comptait 1000 prêtres et 1000 diacres en plus par rapport au 31 décembre 2012. Un nombre qui pourrait toutefois se tasser dans les années à venir. Fin 2013, les inscriptions en séminaire enregistraient un léger déclin, avec 118'000 séminaristes recensés contre 120'000 deux ans plus tôt.

L’annuaire met aussi en évidence le diminution du nombre de religieux,surtout concernant les branches féminines. En cinq ans, le nombre de religieuses s’est effondré de 17% en Amérique du Nord et de 13% en Europe. Les grandes congrégations féminines sont donc contraintes à des restructurations parfois douloureuses. Fin 2013, l’Église catholique ne comptait plus que 693'000 sœurs, contre plus de 800'000 une décennie plus tôt. Mais l’organisation d’une Année de la Vie consacrée montre la volonté du Saint-Siège de mettre en valeur de nouveaux modèles d’engagement religieux diversifiés et compréhensibles pour les jeunes générations.

Malgré ces difficultés, avec 1,253 milliards de catholiques recensés fin 2013, l’Église a enregistré une progression de 25 millions de baptisés, soit 2% d’augmentation en un an. C’est un rythme deux fois supérieur à celui de la population mondiale, qui n’a augmenté que de 1%. Les évolutions sont toutefois très variables d’une zone géographique à l’autre, l’Église devenant minoritaire en Europe avec seulement 39% de catholiques dans la population du continent.

Ces évolutions n’ont pas seulement des causes religieuses à proprement parler. Elles sont souvent liées à la démographie, aux phénomènes géopolitiques et migratoires ou même à la fiscalité. C’est le cas en Allemagne, où des milliers de sorties d’Église sont dues à une volonté d’échapper à l’impôt. Il faut par ailleurs souligner que pour des raisons de sécurité, certains pays importants, comme la Chine, n’ont pas été pris en compte dans ces statistiques. 

Ces dernières sont donc un outil intéressant pour la compréhension des dynamiques globales de l’Église. Elle sont toutefois à relativiser car elles ne disent naturellement rien de la foi et de ses mystères. Benoît XVI l’avait rappelé dans son livre de 2010, Lumière du monde : « Le pouvoir du pape n’est pas fondé sur les chiffres. La communion avec le pape est d’un autre ordre, tout comme l’appartenance à l’Église. Saint Augustin l’a déjà dit en son temps. Il en est beaucoup dehors qui semblent dedans, et beaucoup dedans qui semblent dehors. En matière de foi, d’appartenance à l’Église catholique, intérieur et extérieur sont mystérieusement entrelacés. »








All the contents on this site are copyrighted ©.