2015-04-01 15:09:00

La messe in Cena Domini dans une prison romaine


(RV) C’est dans une prison romaine, Rebibbia, que le Pape célèbrera jeudi soir la messe in Cena Domini qui donne le coup d’envoi du Triduum Pascal. Le Saint-Père lavera les pieds de plusieurs détenus, hommes et femmes.

En 2013, première année de son pontificat, François avait rompu avec la tradition en choisissant de ne pas célébrer la messe de la Cène du Seigneur en la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale de l’Évêque de Rome. Pour toucher la souffrance humaine, il s’était rendu dans une prison pour mineurs, Casal del Marmo. Au cours d’une cérémonie simple et sobre, il avait lavé les pieds de douze jeunes prisonniers et prisonnières de diverses nationalités et confessions. L’année dernière, le Souverain Pontife avait célébré la messe de la Cène du Seigneur à la fondation Don Gnocchi, un centre de réhabilitation neuromotrice et d’accueil pour personnes âgées en difficulté.

C’est dans le pénitencier de Rebibbia, situé au nord-est de Rome, que Jean-Paul II rencontra en 1983 le turc Ali Agça, l’homme qui avait voulu le tuer deux ans plus tôt. Le pape polonais était venu lui redire directement son pardon. Rebibbia a également reçu la visite de Benoît XVI, en 2011. Lors d’une rencontre mémorable, le pape émérite avait répondu aux questions de sept détenus et s’était lui-même livré à quelques confidences. Accueilli avec ferveur et enthousiasme, Benoît XVI avait affirmé qu’ils pensaient souvent à ceux qui vivent derrière les barreaux.

Cette fois-ci, le contexte sera plus solennel puisque le Pape François célèbrera la messe de la Cène du Seigneur, l’une des principales célébrations de l’année liturgique. Exceptionnellement, les femmes détenues dans la prison voisine ont été associées à cette événement. Pour le père Sandro Spriano, aumônier de Rebibbia depuis plus de 20 ans, c’est le signe de l’attention que l’Église de Rome accorde à l’univers carcéral et cela touche beaucoup les détenus, qui se sentent ainsi fils de Dieu, aimés par l’Église et par le Pape.

Une attention d’autant plus importante que malgré quelques légères améliorations, les conditions de vie des détenus restent difficiles. L’aumônier de Rebibbia profite du retentissement médiatique de la venue du Pape François pour s’adresser aux autorités civiles afin que la prison cesse d’être perçue comme un lieu de punition et de vengeance de la société à l’égard des délinquants. La prison devrait être un lieu de réhabilitation, où l’on réapprend à vivre.

L’Italie est classée parmi les pays européens où la surpopulation carcérale est la plus élevée. Elle a été condamnée en 2013 par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir violé les standards minimum et a été exhortée à réformer le système pénitentiaire. La prison de Rebibbia détient la palme des suicides en Italie.








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