2015-04-18 13:30:00

La dignité de la personne, au cœur de la rencontre entre François et Mattarella


(RV) Trois mois après son élection, le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a été reçu samedi matin par le Pape François pour une visite d’État. Il s’agit de leur première rencontre. Le successeur de Giorgio Napolitano, juge constitutionnel originaire de Sicile, est un fervent catholique de 74 ans. Comme le Souverain Pontife, il a souligné la défense de la dignité des migrants, ces milliers de personnes qui arrivent sur les côtes italiennes quand elles ne meurent en mer. Mais l’accent a surtout été mis sur le travail, la lutte contre le chômage  l'avenir des jeunes.

La dignité de la personne passe par le travail. C’est ce qu’a affirmé le Pape François en s’adressant au chef d’État italien. Le travail permet de construire une existence digne et libre. Le Souverain Pontife a surtout souligné le chômage parmi les jeunes, un « cri de douleur » qui interpelle les pouvoirs publics comme la communauté ecclésiale. Il a espéré que tous les efforts soient accomplis pour y trouver un remède, une solution à ce qu’il définit une « juste priorité ».

Car seulement à travers le travail les jeunes générations peuvent projeter un futur avec sérénité, ce qui est indispensable, selon François, à une « croissance ordonnée ». Et seulement ainsi, les jeunes « s’affranchiront de la précarité et du risque de céder à des tentations trompeuses et dangereuses ».

Le futur, un mot qui a résonné aussi bien dans la bouche du Pape que dans celle de Sergio Mattarella. Un futur qui risque d’être « englouti, selon le président, par les drames du chômage et des nouvelles pauvretés », drames qui « affligent les périphéries de la vie, représentées par des périphéries urbaines », comme le quartier de Scampia, à Naples, où s’était rendu François le mois dernier.

Pour répondre à cette problématique, il faut remettre la personne et la famille au centre du développement économique et social, « noyau essentiel de la société », d’après Sergio Mattarella, qui a promis que gouvernement et Parlement italiens étaient engagés dans l'adoption de mesures afin de permettre au pays de laisser la crise économique derrière lui.

Plus d'engagement européen sur le front de l'immigration

Le Pape François a aussi remercié l’Italie pour son engagement dans l’accueil de nombreux migrants qui arrivent sur les côtes italiennes, « au risque de leur vie ». Mais il a demandé un engagement « plus ample » : « il ne faut pas nous fatiguer de solliciter l’engagement plus large au niveau européen et international ».

Se rappelant des propos du Saint-Père, Sergio Mattarella a dénoncé un « conflit mondial fragmenté, sur les territoires les plus pauvres, dont la conséquence immédiate est le drame des réfugiés qui tentent d’arriver sur les côtes européennes pour fuir les guerres, les persécutions, demandant l’accueil ».

« Les institutions et la société italienne sont impliquées avec générosité pour faire face à cette urgence, a poursuivi le président de la République. L’Italie réclame depuis longtemps une intervention décisive de la part de l’Union européenne, pour arrêter ces pertes de vie continues dans la Méditerranée, berceau de notre civilisation. »

D’autres thèmes ont été abordés par le Pape François et le président de la République, Sergio Mattarella, comme la défense de l’environnement ou le pluralisme religieux. « Pour éviter les déséquilibres croissants et la pollution, qui provoquent parfois de véritables catastrophes environnementales, il faut être conscient des effets de nos comportements sur la Création, qui sont étroitement liés à la façon dont l’Homme considère et traite soi-même », a affirmé le Pape. Un thème sur lequel François a invité à réfléchir lors de l’Exposition universelle de Milan, qui s’ouvre début mai.

« Les différentes composantes idéales et religieuses qui composent la société » doivent « accueillir les principes fondamentaux qui régissent la vie civile et que ceux-ci n’instrumentalisent pas ni déforment les croyances à des fins violentes ou de domination », a encore lancé François.

Enfin, la contribution du christianisme dans la culture italienne et dans le caractère de sa population a aussi été évoqué, lors de la rencontre entre le Saint-Siège et l’Italie, dont les relations sont « excellentes », selon François, « spéciales », selon Sergio Mattarella.








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