2015-04-20 15:54:00

Un million de pèlerins à Turin pour l'Ostention du Saint-Suaire


(RV) Des centaines de milliers de personnes sont attendues d’ici le 24 juin à Turin pour l’Ostension, l’exposition, du Saint-Suaire. La dernière ostension du linceul, qui aurait enveloppé le corps du Christ au moment de sa mise au tombeau, date de 2010. L’exposition qui durera plus de deux mois s’est ouverte officiellement par une messe célébrée dimanche dans la cathédrale par l’archevêque de Turin, Mgr Cesare Nosiglia.

Au cours de la célébration, le voile qui protégeait le Saint-Suaire a été levé pour permettre aux fidèles de l'apercevoir. Tous les évêques du Piémont ont concélébré la messe en présence des autorités civiles et d’une foule de fidèles et de curieux. "Nous fixons cet émouvant miroir de l’Evangile, a affirmé Mgr Nosiglia, avec l’émerveillement intense de ceux qui se soumettent à l’épreuve de l’amour le plus grand. Nous nous plaçons dans le sillage des générations de pèlerins qui ont accompli le même parcours ; nous sommes comme les gouttes d’un fleuve d’humanité en quête de Dieu, de son amour miséricordieux et de sa compréhension solidaire". Sans se prononcer sur l’authenticité du linceul, l’archevêque de Turin a toutefois affirmé que cette image unique se distinguait des nombreuses autres produites par l’homme en suivant les canons de la tradition. "Si on l’observe avec les yeux de la foi et de la prière, a-t-il dit, le linceul peut devenir la preuve la plus touchante que notre Seigneur et Rédempteur a voulu partager nos misères et nos souffrances". Ce visage défiguré mais paisible revêt une signification spéciale pour ceux qui endurent des souffrances physiques ou l’angoisse spirituelle.

Le 21 juin, le Pape François sera à Turin

La pièce de lin a été découverte au milieu du XIV° siècle dans une collégiale près de Troyes, en France. Elle est sans doute, avec la tunique d’Argenteuil, la relique la plus précieuse de l’Eglise catholique. Entre ces expositions, cette pièce de tissu très fragile, est conservée à l’abri de la lumière dans un gaz inerte. Le Vatican, propriétaire du Saint-Suaire depuis 1983, ne s'est jamais prononcé sur son authenticité. En 2010, lors d’un déplacement à Turin, Benoît XVI avait parlé d’une icône extraordinaire correspondant totalement au récit de la mort du Christ dans les Evangiles. Le Pape François se rendra lui aussi à Turin les 20 et 21 juin. Il se recueillera devant cette énigme scientifique.

Alors que les scientifiques et les historiens se déchirent, l’Eglise reste prudente. Plusieurs analyses ont montré que le linceul a pu être fabriqué au moment de l’existence de Jésus et qu’il est le fruit d’un tissage oriental. Deux scientifiques ont aussi démontré en 1984 que les minéraux que l’homme du linceul avait sous les pieds et sur le front étaient de l’aragonite du travertin, présente à Jérusalem. Il est vrai cependant que de très nombreuses fausses reliques ont été fabriquées au Moyen-Age, un commerce dénoncé par des évêques. 

Un million de pèlerins

Quoiqu’il en soit, le Saint-suaire continue de fasciner. Un million de personnes ont déjà réservé leur place pour voir cette relique et le débat sur son authenticité est relancé ainsi que le business qui accompagne toujours ce type d’évènement. Je souhaite que les pèlerins repartent chez eux avec le sentiment d’avoir reçu un don, a commenté l’archevêque de Turin. Son prédécesseur, le cardinal Ballestrero avait affirmé que la valeur de l’image l’emportait sur son éventuelle valeur historique. Loin des polémiques, une nuit blanche de la foi, qui s’adresse plus particulièrement aux jeunes, se déroulera dans la nuit du 24 au 25 avril. Les pèlerins visiteront le Saint-Suaire avant l’aube, au terme d’un chemin de préparation ponctué de chants, témoignages et moments de silence.

 








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