2015-05-05 14:57:00

Les secours au Népal, enjeu politique pour des groupes hindous


(RV) Dix jours après le tremblement de terre qui a frappé le Népal, des polémiques à caractère religieux ont surgi à propos de l’aide apportée aux sinistrés. Comme le souligne l’agence Eglises d’Asie, des Missions étrangères de Paris, les équilibres géostratégique régionaux ont eu un impact sur l’organisation des secours et notamment l’influence de l’Inde et de l’hindouisme radical.

Ainsi, le Corps national des volontaires, un groupe nationaliste hindou étroitement lié au BJP, le parti au pouvoir à New Delhi, a fait valoir, sur les réseaux sociaux, l’ampleur de la mobilisation de ses sympathisants et l’importance des fonds et des actions engagées pour venir en aide à la population népalaise. Mais surtout, cette organisation a mis en garde contre « les vautours chrétiens » et les agences occidentales qui profitent, selon elle, des opérations de secours pour venir faire œuvre de prosélytisme auprès des sinistrés.

Tensions entre hindouistes et chrétiens

Au Népal, 80% de la population est de religion hindoue et des partis politiques militent pour la mise en place d’une législation anti-conversion, voire pour le retour à une monarchie hindoue. Ces partis ne font pas mystère de leur hostilité à l’encontre des minorités religieuses. Un de ces partis, le RPPN ne cache d’ailleurs pas ses liens avec la Nepal Defence Army, un groupe terroriste reconnu responsable de plusieurs attentats meurtriers contre les chrétiens et les musulmans ces dernières années, dont l’attentat à la bombe perpétré en mai 2009 à la cathédrale de l’Assomption à Katmandou.

Sous la coupe du puissant voisin indien, le Népal est traversé par des courants antichrétiens. En juin dernier, une quarantaine de membres de communautés protestantes avaient été brièvement arrêtés à Katmandou sous l’accusation de conversions forcées de fidèles hindous au christianisme. Une foule d’hindouistes en colère avait menacé de déclencher des violences dans tout le pays si les chrétiens étaient relâchés.

De leur côté, les chrétiens ont dû descendre dans la rue pour demander aux autorités de leur accorder des cimetières pour enterrer leurs morts. Le vicariat apostolique du Népal compte environ 9000 catholiques, 70 prêtres et 170 religieux.

 Conséquence de ces tensions : les autorités népalaises ont déclaré ces jours derniers que la phase d’urgence provoquée par le séisme du 26 avril était passée et ont demandé aux secouristes étrangers de quitter le pays, même si des districts particulièrement touchés sont toujours isolés. Selon l’Unicef, les hôpitaux sont saturés, l’eau se fait rare, des corps sont toujours ensevelis sous les décombres et les gens continuent de dormir à la belle étoile alors que la mousson approche. (EDA)








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