Commentaire de l'Évangile du dimanche 10 mai

(RV) L'Evangile de ce sixième dimanche de Pâques est tiré de l'Évangile de selon saint Jean 15, 9-17 : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »

Voici la méditation du père Pascal Montavit

L’Evangile de ce sixième dimanche de Pâques nous invite à méditer sur le grand commandement que Jésus nous a laissé : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,12-13). Cette parole de Jésus rejoint notre vie au quotidien.

Jésus nous invite à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Si nous voulons donc aimer notre prochain, il est indispensable de commencer par découvrir et expérimenter personnellement comment Dieu nous a aimés. En d’autres termes, l’amour que nous pouvons donner aux autres trouve sa source dans l’Amour que Dieu a pour nous. C’est pourquoi la participation à la messe et la prière d’adoration sont si importantes. C’est là que le Seigneur nous révèle comment il nous aime. Au cours de l’eucharistie, Dieu se donne lui-même. Jésus dit : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » (Jn 6,54). Jésus se livre totalement afin que nous ayons la vie. Cet Amour infini de Dieu peut rejoindre tout homme, à tout moment et quel que soit le lieu. Certains ont découvert l’Amour de Dieu en entrant dans une église, d’autres au cœur même de leurs activités quotidiennes, sans même s’y attendre. Mais vient un moment où cet Amour a besoin de prendre un nom. Et c’est par l’Eglise que Dieu a choisi de révéler son Nom aux nations.

La parole suivante de Jésus peut surprendre : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Jésus ne dit-il pas par ailleurs qu’il nous faut aimer même nos ennemis : « Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant » (Mt 5,46). Le plus grand amour ne serait-il pas alors de donner sa vie pour ses ennemis ?

Jésus, bien sûr, ne se contredit pas. Il vise dans l’Evangile de ce jour la même réalité mais abordée de manière différente. Pour expliquer l’Amour que Jésus a pour nous, il dit que nous sommes ses amis et non pas ses serviteurs. Et si nous sommes ses amis, c’est parce que ce qu’il a appris du Père, il nous l’a fait connaître. Les mystères de Dieu nous sont révélés : c’est ainsi que Jésus nous a aimés. Et c’est aussi ainsi que nous sommes appelés à agir : témoigner de l’Amour de Dieu le Père à tous les hommes. Si nous le faisons, nous traitons alors même nos ennemis comme s’ils étaient nos amis. Cette parole de Jésus est vraiment exigeante : à ceux qui nous menacent, à ceux qui nous persécutent, nous sommes appelés à dire que Dieu est Père et qu’il les aime. Donner sa vie pour ses amis, c’est donc annoncer les mystères de Dieu révélé en Jésus-Christ à tout homme, sans exception.

Jésus continue par une parole qui remplit nos cœurs de joie : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jn 15,16). Bien souvent, le chrétien doute de l’expérience qu’il a faite de la présence de Dieu : et si tout cela n’était qu’une illusion, une construction de l’esprit ? Et si Dieu n’existait pas ? L’Evangile de ce jour nous rappelle que si nous le connaissons, le prions, c’est parce que c’est lui qui a fait le premier pas. C’est lui qui nous a choisis.

En ce jour, prions pour que nous apprenions à aimer comme le Seigneur lui-même nous a aimés.