2015-05-14 14:43:00

La lassitude des chrétiens de Syrie après quatre ans de guerre


(RV) Entretien – Front mouvant en Syrie : les djihadistes de l’Etat islamique se sont emparés de la localité d’Al-Soukhna, située sur une route stratégique de la province de Homs, dans le centre du pays, et jusque-là tenue par l’armée gouvernementale. Ils menacent maintenant la ville antique de Palmyre. Parallèlement, des combattants du Hezbollah libanais et des soldats du régime ont pris le contrôle du plus haut sommet du Qalamoun, la chaîne montagneuse séparant le Liban de la Syrie.

Autre point sensible, la ville d’Alep, dans le nord-ouest du pays. La seconde ville syrienne est l’objet de combats permanents entre rebelles, islamistes et fidèles du régime de Bachar al Assad. L’évêque chaldéen de la ville, Mgr Antoine Audo, actuellement présent à l’assemblée générale de Caritas Internationalis à Rome, est de plus en plus pessimiste sur l’avenir de sa cité. Il ne cache plus son amertume, surtout en ce qui concerne une issue politique au conflit.

Cela fait quatre ans qu’il alerte la communauté internationale et l’Église sur ce qui se passe dans son diocèse. « Le Pape a fait une œuvre de réconciliation entre Cuba et les Etats-Unis, pourquoi pas avec la Syrie », déclare-t-il sans paraître vraiment convaincu, car il a « l’impression que rien sur le terrain ne se fait ». « Les chrétiens d’Alep sont dans un état de découragement » confie-t-il. Il éprouve la « crainte qu’Alep soit vidé de ses chrétiens », subissant le même sort que Mossoul, en Irak. Preuve d’une certaine lassitude après quatre ans de guerre : « Je ne suis plus dans l’espérance », reconnait Mgr Audo.

Comment faire alors pour venir en aide à Alep ? « Ce n’est pas une question d’alléger mais de trouver une solution, et là, on est entre deux orientations » explique Mgr Audo au micro de Xavier Sartre.








All the contents on this site are copyrighted ©.