2015-05-28 16:21:00

A Sarajevo, le Pape va encourager un pays encore fragmenté


(RV) Le 6 juin prochain, le Pape François effectuera son huitième voyage hors d’Italie. Un voyage court, de 10 heures, à Sarajevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine. Cent ans après la Première Guerre mondiale et vingt ans après la fin de la guerre civile qui avait mené à l’indépendance de ce pays de 3,8 millions d’habitants, ce nouveau voyage du Pape François aux périphéries de l’Europe revêt une forte dimension symbolique, comme l’a rappelé ce jeudi midi le père Federico Lombardi, en présentant ce voyage aux journalistes. Le compte rendu de Cyprien Viet

La paix, la réconciliation, le dialogue : ces mots seront au cœur de ce nouveau voyage du Pape François, qui marchera dans les pas de Jean-Paul II. Le Pape polonais, vivement préoccupé par le retour de la guerre dans l’Europe des années 1990, avait envisagé de se rendre à Sarajevo dès septembre 1994. Il avait alors dû y renoncer mais trois ans plus tard, dans un Etat devenu indépendant et reconnu par la communauté internationale, Jean-Paul II avait pu venir délivrer son message de réconciliation. Ce fut toutefois l’un des voyages les plus éprouvants de son pontificat. Le 13 avril 1997, célébrant la messe au stade olympique de Sarajevo sous une tempête de neige imprévue, le Pape Polonais, malade, avait souffert avec les catholiques de Bosnie.

Dix-huit ans après Jean-Paul II, François va visiter la capitale d’un pays toujours en crise, fragmenté ethniquement et politiquement. L’aspect protocolaire du voyage donne une idée de la complexité des structures de ce pays : c’est le membre croate catholique de la présidence collégiale qui l’accueillera à l’aéroport, alors que le membre serbe, qui en assure la présidence tournante pour huit mois, prononcera le discours d’accueil au Palais présidentiel.

Le matin, François célébrera une messe au stade des Jeux olympiques de 1984, après avoir traversé une ville dont les parcs et les jardins sont parsemés de tombes des victimes de la guerre. Son voyage sera l’occasion de rendre hommage aux morts, mais aussi d’encourager les vivants dans leur reconstruction personnelle et dans celle de leur pays.

Promouvoir le dialogue et regarder vers l'avenir

L’après-midi, François rencontrera le clergé et les religieux en la cathédrale de Sarajevo. Il écoutera les témoignages d’une sœur, d’un frère et d’un prêtre qui évoqueront leur expérience de ces années de guerre. Puis le Pape se rendra dans un centre franciscain, ou il retrouvera les responsables orthodoxes, juifs et musulmans de la ville. Un moment important, car depuis la fin du conflit l’atmosphère interreligieuse est souvent restée tendue.

Puis c’est avec la jeunesse, symbole de l’avenir, que le Pape conclura sa visite. Dans un centre portant le nom de Saint-Jean-Paul II, François écoutera les témoignages d’une jeune fille orthodoxe et d’un jeune homme catholique, dans un pays marqué par la crise économique et une forte émigration des jeunes. Malgré les difficultés, le Pape François veut offrir au peuple de Bosnie un temps de joie et d’espérance. Signe de son désir de proximité : c’est en jeep découverte qu’il arpentera les rues de Sarajevo.

Les apparitions mariales de Medjugorje

Interrogé sur la possibilité d’une prise de position du Pape au sujet des apparitions mariales dans la ville de Medjugorje, le père Lombardi n’a pas formellement exclu la possibilité d’une parole du Saint-Père mais il a précisé que c’était improbable. Le rapport de la Commission présidée par l’ancien vicaire général de Rome, le cardinal Camillo Ruini, est actuellement soumis à l’examen de la Congrégation pour la doctrine de la foi.








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