Ryad aurait tenté de s'acheter le soutien de l'ex président du Yémen

(RV) Renversé en 2012 dans la foulée des printemps arabe, Ali Abdallah Saleh reste un personnage clé au Yémen... L’ancien président yéménite aurait été contacté par l’Arabie Saoudite. Ryad aurait tenté de l’acheter pour qu’il se retourne contre les houthis. Marie Duhamel

 Ali Abdallah Saleh affirme avoir refusé une offre saoudienne : « des millions de dollars » que lui auraient proposé un ancien ambassadeur saoudien au Yémen. Mais l’ancien président a refusé de retirer son soutien aux milices chiites « Nous ne lâcherons pas les Houthis » affirme Saleh dans un entretien réalisé à Sanaa. « Dans l’imagination des Saoudiens, je demeure un obstacle à un règlement de crise », explique-t-il à la chaine télévisé Al Mayadeen, basée au Liban.  

Mais au Yémen, et Ryad l’a bien compris, l’ancien président reste un homme influent. Chef du principal parti politique du pays, le Congrès populaire général, il aurait encore un certain contrôle sur l’armée. Rappelons que son fils gérait jusqu’en 2012 la garde républicaine et que son demi-frère était alors commandant des forces aériennes. Selon certains analystes, ce contrôle sur l’armée expliquerait d’ailleurs l’avancée des houthis dans le pays ces derniers mois sans que les militaires ne réagissent.

Ce qui reste flou ce sont les motivations d’Ali Abdallah Saleh qui a combattu pendant des années les houthis avant de devenir aujourd’hui leur allié. En tout cas ans cet entretien télévisé, il assure ne pas vouloir reprendre le pouvoir, ni y porter son fils.