2015-06-02 16:52:00

Croatie : le cas du cardinal Stepinac divise encore


(RV) Les orthodoxes serbes acceptent de discuter avec l’Église catholique du cas du cardinal Stepinac pendant la seconde guerre mondiale. Une commission de dialogue va être mise en place. Béatifié en 1998 et en voie d’être canonisé, l’archevêque de Zagreb fut accusé par le gouvernement communiste yougoslave de Tito, auquel il s’était opposé, d’avoir collaboré avec le régime pronazi des oustachis, un régime violemment antiserbe et antisémite. Si pour l’Eglise catholique sa sainteté ne suscite aucun doute, son rôle est toujours contesté par les Serbes. Début mai, l’actuel archevêque de Zagreb a invité les évêques orthodoxes serbes à mettre en place un comité scientifique international chargé d’organiser le 24 novembre prochain un colloque sur les relations entre le cardinal Stepinac et les Serbes de Croatie, particulièrement dans le contexte de la Seconde guerre mondiale. Les évêques orthodoxes serbes ont accepté.

Archevêque de Zagreb en 1937, Mgr Stepinac s’était tout de suite montré favorable à la création en 1941 de l’État indépendant de Croatie, par les puissances de l’Axe lors de l’invasion de la Yougoslavie. Ses détracteurs soulignent sa complaisance vis-à-vis du régime oustachi. Ses défenseurs rappellent que, dès 1942, Mgr Stepinac avait rappelé en chaire que l’Église catholique  condamne toute injustice et violence au nom des théories de classe, de race ou de nationalité et qu’il avait rejeté la persécution des Juifs et des Tsiganes. En mars 1945, il avait également écrit au gouvernement oustachi une lettre dénonçant la persécution des Serbes.

Condamné à 16 ans de travaux forcés, il fut libéré au bout de 5 ans et assigné à résidence. Créé cardinal en 1952, il mourut à Zagreb en 1961. Jean-Paul II l’a béatifié comme martyr, suscitant l’incompréhension des serbes et des juifs. La semaine dernière, le cardinal Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens s’est rendu à Belgrade où il a rencontré le président serbe et le patriarche orthodoxe Irénée, tandis que le Pape François a reçu la présidente croate au Vatican. (Avec La Croix)








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