2015-06-06 20:39:00

Méditation de la Fête du Corps et du Sang du Christ ou Fête Dieu


Le Père jésuite Adrien Lentiampa, SJ, nous introduit à la Méditation avec les lectures de la Solennité du Corps et du Sang de Jésus-Christ ou Fête Dieu.

Frères et sœurs, l’Eglise célèbre aujourd’hui la solennité du Corps et du Sang de Jésus-Christ, appelée aussi la fête du Saint Sacrement ou la Fête-Dieu. L’histoire nous renseigne que la messe de la Fête-Dieu a été composée par saint Thomas d’Aquin, à Orvieto, en l’an 1264. Mais, comme nous pouvons le constater à travers les lectures de ce dimanche, le sacrement de l’eucharistie instituée par Jésus le jeudi saint, tire ses racines dans l’Ancien Testament. En effet, par le don de son corps et de son sang, Jésus vient sceller une alliance entre Dieu et son peuple. C’est une nouvelle alliance, éternelle, qui n’aura plus à être renouvelée comme par le passé.

La solennité de ce dimanche nous offre l’occasion de nous arrêter sur le sacrement de l’eucharistie pour contempler le mystère du don suprême de Jésus, qui nous as aimés jusqu’à l’extrême. Recevant régulièrement la communion à l’église, nous courons le risque de poser un geste de routine sans en approfondir le sens, ni réaliser les conséquences pour notre vie de chrétien.

En instituant le sacrement de l’eucharistie, Jésus a voulu nous transmettre son amour infini : le don du pain et du vin anticipait le sacrifice de sa vie sur la croix. Il a livré sa vie pour nous, il nous l’a donnée et laissée pour nous transmettre sa force et se rendre toujours présent parmi nous. L’eucharistie est donc pour nous un viatique, un lieu où nous puisons force, courage et espérance dans la marche de notre vie.

Voilà pourquoi Vatican II affirme que l’Eucharistie est « la source et le sommet » de toute la vie chrétienne. La vie de l’Eglise, - et la vie de chaque chrétien en particulier - tire sa source dans l’eucharistie, et toute son action converge et trouve son sens dans l’eucharistie. Tous les autres sacrements s’articulent aussi autour de ce sacrement par excellence, dans lequel Jésus se donne lui-même et nous apprend à nous donner les uns aux autres : « prenez, mangez-en tous ! buvez-en tous ! ».

En se donnant à nous, le Christ devient plus intime en nous que nous-mêmes ; il s’unit à notre corps et notre sang, il s’unit à notre vie. Puisque le Christ, dans l’eucharistie, s’unit à nous, nous aussi nous devenons « un » avec lui. C’est pourquoi notre vie est appelée à être manifestation et révélation de cette présence permanente du Christ ; nous sommes appelés à être manifestation de ce don du Christ aux hommes.

C’est pourquoi, Frères et Sœurs, l’Eucharistie nous engage, comme l’alliance entre Dieu et son peuple engageait le peuple d’Israël. L’eucharistie nous engage donc à être, pour nos frères et sœurs, surtout les plus démunis, pain rompu et partagé ; et sang versé: « faites ceci en mémoire de moi ! ».

Le repas eucharistique exclut donc tout égoïsme. Il invite à s’engager pour que tous aient du pain ; il invite à lutter contre la faim dans le monde et auprès de nous. A l’instar des disciples d’Emmaüs qui après la fraction du pain s’en sont retournés à Jérusalem, nous sommes nous aussi envoyés, à la fin de chaque messe, de notre foi, de notre espérance et de notre charité, notamment envers les pauvres.

Prions, frères et sœurs, pour que nous puissions toujours nous émerveiller devant ce grand sacrement de l’eucharistie, et qu’en le recevant, nous puissions, à l’instar de Jésus, donner notre vie, pour la gloire de Dieu, et le salut de nos frères et de nos sœurs. Amen.








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