2015-06-18 12:03:00

Laudato Si' : chapitre IV – Une Écologie intégrale


(RV) Le cœur de la proposition de l'encyclique Laudato Si' est l’écologie intégrale, comme nouveau paradigme de justice ; une écologie qui « incorpore la place spécifique de l’être humain dans ce monde et ses relations avec la réalité qui l’entoure » (15). En effet, nous ne pouvons « concevoir la nature comme séparée de nous ou comme un simple cadre de notre vie » (139). Ceci est valable pour divers champs, de l’économie à la politique, dans les différentes cultures, et de façon plus particulière dans celles qui sont les plus menacées, mais aussi dans chaque moment de notre vie quotidienne.

La perspective de l’écologie intégrale met également en jeu une écologie des institutions : « Si tout est lié, l’état des institutions d'une société a aussi des conséquences sur l’environnement et sur la qualité de vie humaine : Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement » (142).

Avec de nombreux exemples concrets, le Pape François ne fait que répéter sa propre pensée : il y a un lien entre les questions environnementales et les questions sociales et humaines qui ne peut pas être rompu. Ainsi « l'analyse des problèmes environnementaux est inséparable de l'analyse des contextes humains, familiaux, de travail, urbains, et de la relation de chaque personne avec elle-même » (141), ou « il n'y a pas deux crises séparées, l'une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale » (139).

Cette écologie intégrale est « inséparable de la notion de Bien commun » (156), mais est à comprendre de manière concrète : dans le contexte contemporain, « où il y a tant d'inégalités et où sont toujours plus nombreuses les personnes marginalisées, privées des droits humains fondamentaux » (158), s’engager pour le Bien commun signifie faire des choix qui privilégie « une option préférentielle pour les plus pauvres » (158).

C’est aussi le meilleur moyen pour laisser un monde durable aux générations futures, à travers un engagement à prendre soin des pauvres d’aujourd’hui, comme le soulignait déjà Benoît XVI : « au-delà d’une loyale solidarité intergénérationnelle, l’urgente nécessité morale d’une solidarité intra-générationnelle renouvelée doit être réaffirmée » (162).

L’écologie intégrale investit aussi la vie quotidienne, à laquelle l’encyclique consacre une attention spécifique, en particulier dans un environnement urbain. L’être humain a une grande capacité d’adaptation et « la créativité et la générosité sont admirables de la part de personnes comme de groupes qui sont capables de transcender les limites de l'environnement […] en apprenant à orienter leur vie au milieu du désordre et de la précarité » (148). Un développement authentique présuppose une amélioration intégrale de la qualité de la vie humaine : espaces publics, logements, transports etc… (150-154)

Dans ce sens, « il faut reconnaître que notre propre corps nous met en relation directe avec l’environnement et avec les autres êtres vivants. L'acceptation de son propre corps comme don de Dieu est nécessaire pour accueillir et pour accepter le monde tout entier comme don du Père et maison commune ; tandis qu'une logique de domination sur son propre corps devient une logique, parfois subtile, de domination sur la création » (155).

Pour poursuivre votre lecture :

Chapitre I – Ce qui se passe dans notre maison

Chapitre II – L’Évangile de la Création

Chapitre III – La racine humaine de la crise écologique

Chapitre V – Quelques lignes d’orientation et d’action

Chapitre VI – Education et spiritualité écologiques

Lire l’encyclique dans son intégralité








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