2015-06-18 12:02:00

Laudato Si' : chapitre V – Quelques lignes d’orientation et d’action


(RV) Ce cinquième chapitre de Laudato Si', l'encyclique du Pape François sur le soin à prendre de notre maison commune, pose la question de ce que nous pouvons et devons faire. Les analyses ne peuvent suffire : il faut des propositions « de dialogue et d’action qui concernent aussi bien chacun de nous que la politique internationale » (15) et qui nous aident « à sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle nous nous enfonçons » (163) Pour le Pape François, il est essentiel que la construction de chemins concrets ne soit pas abordée de manière idéologique, superficiel ou réductionniste. Pour cela, le dialogue est indispensable, un terme présent dans le titre de chaque section de ce chapitre. « Dans certaines discussions sur des questions liées à l’environnement, il est difficile de parvenir à un consensus. […]  l’Église n’a pas la prétention de juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique, mais j’invite à un débat honnête et transparent, pour que les besoins particuliers ou les idéologies n’affectent pas le bien commun » (188).

Sur cette base, le Pape François ne craint pas de formuler un jugement sévère sur les récentes dynamiques internationales : « les Sommets mondiaux de ces dernières années sur l’environnement n’ont pas répondu aux attentes parce que, par manque de décision politique, ils ne sont pas parvenus à des accords généraux, vraiment significatifs et efficaces, sur l’environnement » (166) Et de se demander : « Pourquoi veut-on préserver aujourd'hui un pouvoir qui laissera dans l’histoire le souvenir de son incapacité à intervenir quand il était urgent et nécessaire de le faire ? » (57).

Comme l’a rappelé plusieurs fois le Souverain Pontife, à partir de l’encyclique Pacem in terris, il faut des formes et des instruments efficaces de « gouvernance globale » (175) : « En définitive, il faut un accord sur les régimes de gestion, pour toute la gamme de ce qu’on appelle les ‘‘biens communs globaux’’ » (174), vu que « la protection de l’environnement ne peut pas être assurée uniquement en fonction du calcul financier des coûts et des bénéfices. L’environnement fait partie de ces biens que les mécanismes du marché ne sont pas en mesure de défendre ou de promouvoir de façon adéquate » (190, qui reprend le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise)

Toujours dans ce chapitre, le Pape François insiste sur le développement de processus de décision honnêtes et transparents, pour pouvoir « discerner » quelles politiques et initiatives entrepreneuriales pourront mener vers un « développement intégral » (185). En particulier, l’étude de l’impact environnemental d’un nouveau projet « requiert des processus politiques transparents et soumis au dialogue, alors que la corruption, qui cache le véritable impact environnemental d’un projet en échange de faveurs, conduit habituellement à des accords fallacieux au sujet desquels on évite information et large débat ». (182)

L’appel adressé à tout responsable politique est particulièrement incisif, afin qu’il ne cède pas « à la logique d’efficacité et d’immédiateté » qui domine aujourd’hui. (181). « S’il ose le faire, cela le conduira à reconnaître la dignité que Dieu lui a donnée comme homme, et il laissera après son passage dans l’histoire un témoignage de généreuse responsabilité ». (181) 

Pour poursuivre votre lecture :

Chapitre I – Ce qui se passe dans notre maison

Chapitre II – L’Évangile de la Création

Chapitre III – La racine humaine de la crise écologique

Chapitre IV – Une Écologie intégrale

Chapitre VI – Education et spiritualité écologiques

Lire l’encyclique dans son intégralité








All the contents on this site are copyrighted ©.