Méditation du XIIIe Dimanche du Temps Ordinaire

Le Père Joseph Ballong nous introduit à la méditation avec les textes du XIIIe dimanche du Temps ordinaire : 

Un Dieu de la vie

« Dieu n’a pas fait la mort », dit le libre de la Sagesse ; c’est là une parole extraordinaire ; une affirmation toute simple qui traduit une conviction profonde. Mais, une telle conviction ne supprime pas notre peur, nos chagrins, les deuils insupportables ni ce que la mort peut avoir de scandaleux . Aujourd’hui notre monde voit s’accumuler les morts, au point qu’on ne les compte plus, les morts d’innocents, les morts sans raison, les morts qui ne servent à rien si non à prouver la haine et la cruauté.

Puis quel que soit notre âge, nous ne nous habituons jamais  à la mort, car elle est toujours un arrachement douloureux. Et pourtant quand on avance dans l’âge, la mort nous devient un peu  plus familière : on a vu mourir tant  d’êtres chers, parents, frères , sœurs, amis, compagnons de travail, d’études ou d’enfance… On a pleuré et sympathisé si souvent avec des familles en deuil.

C’est alors que le livre de la Sagesse nous apporte un éclairage et une espérance : «  Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu’il est en lui-même ». C’est une conviction que veut nous faire partager l’auteur du livre de la Sagesse : «  Dieu n’a pas fait la mort ; il ne se réjouit pas de voir  mourir les êtres vivants ; il a créé toutes choses pour qu’elles subsistent » ; et  si la mort terrestre est entrée dans le monde, le Christ mort et ressuscité en a fait une étape vers la plénitude de la vie de Dieu à laquelle nous sommes tous appelés.

 Nous vivons la loi de l’enfantement. En effet, ici-bas, nous sommes en travail d’enfantement : nous sommes limités de mille manières, limités dans nos joies, dans nos amours, dans nos projets, dans nos réussites, dans nos forces et dans notre santé. Mais Dieu ne nous a pas créés pour que nous aboutissions seulement à la mort terrestre mais  pour que la mort devienne la naissance à une vie toute neuve. En la traversant, nous allons vers la plénitude de notre vie d’enfants de Dieu.

L’Evangile nous enseigne et nous rappelle cela en nous montrant Jésus proclamer la Vie  par ses actes qui affirment la puissance de la vie. La puissance de Dieu lui-même. Dans l’Evangile de Mc, elle apaise  une tempête ; elle expulse l’esprit du Mal à Gerasa ; elle guérit une femme de sa maladie qui rend impure et voue à l’exclusion ; elle  trouve du Mal que représente la mort. Un chef de synagogue dont la fille vient de mourir, en est témoin, récompensé pour sa foi. Autour de lui on se lamente, on se moque ; il est trop tard : la jeune fille ne se réveillera pas du sommeil qui n’est pas le sommeil. «  L’enfant n’est pas morte ; elle dort », dit Jésus qui, lui prenant la main, lui dit : «  Petite fille, lève-toi ». Aussitôt la petite fille se lève et se met à marcher.

Ce récit de Mc prend toute sa signification après la mort et la résurrection de Jésus lui-même : «  Lève-toi ! » . Jésus s’est levé du tombeau ; c’est notre foi. Il a vaincu la mort terrestre ; grâce à lui, elle est devenue la grande étape vers la rencontre définitive avec le Christ ressuscité dans la gloire des enfants de Dieu.

Le Dieu révélé par  Jésus est donc le Dieu de la vie. Il nous appelle à devenir de vrais vivants, à grandir, à développer toutes nos attitudes physiques , intellectuelles, artistiques, tous nos talents, toutes nos capacités de vie.

Il nous faut toujours prendre parti pour  la vie et combattre toutes les puissance de mort qui sont à l’œuvre dans le monde, la maladie, la solitude, la misère, les difficultés familiales, le chômage.

C’est le thème de la deuxième lecture de ce dimanche où Paul  recommande aux chrétiens de Corinthe de ne pas oublier leurs frères pauvres de Jérusalem : oui, eux aussi, il faut les aider à vivre.

«  Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ».

Chers amis, frères et sœurs, que notre foi en la Vie , en la résurrection de Jésus devienne source de Vie pour nous et pour tous.