2015-07-05 16:33:00

Commentaire de l'Evangile du dimanche 5 juillet


(RV) En ce dimanche 5 juillet, quatorzième dimanche du temps ordinaire, le père Pascal Montavit propose sa méditation sur l'Évangile de Jésus Christ selon saint Marc, (Mc 6, 1-6) : Jésus se rend à la synagogue de Nazareth

L’Evangile de ce jour nous présente Jésus enseignant dans la synagogue de Nazareth, le lieu où il a grandi. La réaction de la foule qui écoute Jésus mérite que l’on s’y arrête et n’est pas sans rappeler la réaction de notre monde contemporain face à l’enseignement que transmet l’Eglise.

Tout d’abord, la foule reçoit avec enthousiasme la prédication de Jésus. Elle reconnaît la sagesse de ses propos et s’étonne des grands miracles réalisés par ses mains. Et puis, tout d’un coup, elle devient sceptique. Ce Jésus, elle le connaît : il est le fils du charpentier et de Marie. D’où peut bien lui venir cette connaissance et cette puissance de guérison ? La foule est versatile. Il en sera de même durant la Passion. La foule accueille triomphalement Jésus lors de son entrée à Jérusalem et quelques jours plus tard, elle réclame sa mort devant Pilate.

Cette réalité doit nous amener à une double prise de conscience. En premier lieu, il est important de ne pas sous-estimer la force de persuasion qu’exercent les autres sur notre propre liberté de choix et de conscience. Nous pouvons parfois penser que l’opinion de la majorité est l’opinion juste. Rien n’est moins faux. L’opinion de la majorité est parfois l’opinion de la facilité. Elle peut être idéologique ou haineuse. N’oublions pas le récit de la femme adultère dans l’Evangile selon saint Jean. Cette femme est présentée à Jésus par une foule qui entend la lapider. Jésus commence par briser cette solidarité mortifère : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre » (Jn 8,8). La foule se sent forte car le nombre est en sa faveur, mais quand il s’agit de défendre sa position de manière individuelle, la foule se dissout. Il est important de savoir prendre de la distance par rapport à l’opinion générale. Elle peut nous induire en erreur.

En second lieu, l’accueil enthousiaste du message de la foi peut rapidement laisser place à un scepticisme désabusé. Il peut en être de même aujourd’hui vis-à-vis de l’Eglise. Et cela est d’autant plus vrai que si l’Eglise est sainte, elle est composée de pécheurs. Après avoir fait une expérience spirituelle forte, après avoir touché la présence de Dieu, les doutes peuvent survenir. L’homme, et surtout l’homme occidental, a tendance à rationaliser tout ce qu’il vit, tout ce qu’il peut ressentir. Il est important d’avoir conscience de cela. En soi, la démarche n’est pas mauvaise. Il est important d’avoir recours à l’intelligence que Dieu nous a donnée pour comprendre notre foi. Mais il ne faut pas perdre de vue que les desseins de Dieu dépassent notre entendement. C’est ce que n’a pas compris la foule à Nazareth. Elle a seulement vu le petit garçon qui a grandi à Nazareth sans ouvrir suffisamment son cœur pour reconnaître le Fils de Dieu. Durant l’Eucharistie, nos yeux de chair voient du pain, mais les yeux de notre cœur y discernent le Corps du Christ Ressuscité.

Enfin, Jésus conclut son passage à Nazareth par un proverbe : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison » (Mc 6,4). Cela, nous pouvons le vivre, nous aussi, auprès de nos proches. Il est important alors de ne pas nous décourager et de demander au Seigneur de porter un témoignage toujours plus véridique afin que les cœurs soient touchés.

En ce jour, prions pour que les hommes ne s’arrêtent pas à une intelligence qui peut devenir limitante. Le Seigneur nous a aussi donné un cœur afin que nous puissions reconnaître qu’il est le Fils de Dieu. 








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