Les Tchèques célèbrent la figure de Jan Hus

(RV) La République tchèque célèbre le sixième centenaire de la mise à mort, le 6 juillet 1415 à Constance, du théologien et réformateur tchèque Jan Hus, une figure populaire condamnée au bûcher pour hérésie. A l’époque, l’Europe, déchirée par les luttes de pouvoir et ravagée par la peste, était en plein marasme intellectuel et moral. L’Eglise s’était retrouvée d’abord avec deux, puis trois papes rivalisant les uns avec les autres, et le Saint-Siège était l’objet d’une âpre lutte politique à laquelle se mêlèrent presque tous les monarques européens. La crise pontificale est entrée dans les annales sous le nom de Grand schisme d’Occident. En plein effondrement des autorités suprêmes et du système féodal, Jan Hus prônait un retour aux sources et militait pour une Eglise pauvre et évangélique. Mais il fut considéré comme un agitateur et condamné à mort.

Aujourd'hui, les temps ont changé : Jan Hus a été réhabilité par Jean-Paul II en 1999 et le Pape François a chargé le cardinal Vlk de le représenter aux cérémonies commémoratives. Ancien archevêque de Prague, le cardinal Vlk est d’ailleurs à l’origine de la création dans les années 1990 d’une Commission œcuménique chargée d’étudier la place que Jan Hus occupait dans le mouvement général des tentatives de réforme, menées en Bohême, mais aussi dans le reste de l’Europe depuis le début du XIV° siècle, bien avant Luther.

Parmi les initiatives organisées pour marquer cet anniversaire : une cérémonie œcuménique de réconciliation et de pardon mutuel à laquelle ont participé les plus hauts représentants des différentes églises chrétiennes tchèques et du Conseil œcuménique des Eglises, ainsi que des expositions visant à mieux faire connaître l’époque et le contexte dans lesquels s’est développée la pensée hussite et son héritage. Signe de la place que ce héros médiéval occupe dans le cœur des Tchèques : sa statue monumentale se dresse au centre de la place Saint Wenceslas, dans la Vieille ville de Prague.