Pas de trêve humanitaire au Yémen

(RV) De trêve brisée en trêve brisée, le Yémen s’enfonce toujours un peu plus dans le chaos. les combats font toujours rage entre les rebelles chiites Houthis et la coalition conduite par l’Arabie Saoudite. C’est le troisième cessez-le feu annoncé depuis le début de la guerre il y a quatre mois, et qui reste lettre morte. Devant le Conseil de Sécurité, le coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU Stephen O’Brien a annoncé prochainement sa visite dans le pays et demandé que le fonds pour le pays aient des ressources supplémentaires. Le compte-rendu d'Olivier Bonnel 

La trêve de 5 jours qui auraient dû rentrer en vigueur aurait permis aux agences humanitaires de secourir 3 millions de civils a souligné le chef des opérations humanitaires de l'ONU.  Mais les conditions de cette trêve, unilatéralement annoncée par la coalition menée par Riyad, après un énième bombardement, pouvaient déjà poser question. Les combats se poursuivent sans répit entre les rebelles chiites et les forces loyalistes soutenues par la coalition, comme autour de la base aérienne Al Anad, la plus grande du pays, située au Nord d’Aden et tenue encore par les Houthis. Pourtant la population yéménite a un besoin urgent que les armes se taisent. Depuis le début du conflit près de 4000 personnes ont été tuées selon l’ONU, dont la moitié sont des civils. Les ONG dénoncent une situation critique : 500 000 enfants sont menacés de malnutrition pour l’année qui vient et au total ce sont 21 millions de Yéménites, soit 80% de la population qui ont besoin d’aide humanitaire. Mardi, l’Iran, ennemi héréditaire de l’Arabie Saoudite a accusé Riyad de « jouer » avec le cessez-le feu au Yémen tout en démentant fournir en armes les rebelles chiites. Le Yémen, autrefois appelé « Arabie Heureuse » et qui chaque jour, s’enfonce un peu plus dans la barbarie.