2015-07-31 12:37:00

Cardinal Cottier : l'Année de la miséricorde illuminera le Synode


(RV) « La miséricorde est doctrine. C’est le cœur de la doctrine chrétienne. Une mentalité étroite est la seule qui peut défendre le légalisme et imaginer que la miséricorde et la doctrine sont deux choses distinctes ». Le cardinal Georges Marie Martin Cottier accorde une longue interview à la revue jésuite italienne, La Civiltà Cattolica. Le théologien émérite de la Maison pontificale, rappelant l’instauration du Dimanche de la Divine Miséricorde par Jean-Paul II, souligne que l’Eglise « a compris que personne, et quelle que soit sa position, ne peut être abandonné à sa solitude. Nous devons accompagner les personnes, les justes comme les pécheurs. »

Le cardinal suisse insiste sur le fait que l’Esprit Saint a « induit l’Eglise à prendre toujours plus conscience de sa mission prioritaire d’annoncer au monde la force souveraine de la divine miséricorde ». Celle-ci, ajoute-t-il, doit « marquer de son sceau toutes les initiatives pastorales de l’Eglise », car il est nécessaire que ce message atteigne tout le monde. Le prélat précise : « la miséricorde que l’Eglise a pour mission d’apporter au monde n’est pas juste une sorte d’empathie face à la souffrance humaine ». Selon lui, « les initiatives miséricordieuses, entreprises auprès des personnes qui vivent des situations douloureuses, apparemment sans voie de sortie, doivent, avec compassion et soulagement, aider la personne en souffrance à ouvrir son cœur à la confiance en le Père de la miséricorde ».

Ne pas rester retrancher, mais se jeter au plus profond du monde

Concernant l’annonce de l’Evangile aujourd’hui, face à la sécularisation et au relativisme, le cardinal Cottier est convaincu que « tous les moyens humains contribuent » à l’expansion du Règne de Dieu. Cependant, il se dit convaincu qu’aujourd’hui « ce sont les choses divines qui doivent protéger et vivifier de manière tout à fait particulière les choses humaines ». Pour lui, au lieu de se retrancher derrière les œuvres fortifiées, les chrétiens devraient entrer dans le monde, au plus profond, en s’appuyant sur la force de Dieu, celle de l’amour et de la vérité. « Les choses divines sauveront les choses humaines », affirme le prélat. Il estime que « les moyens humains de défense de la civilisation deviendront toujours plus inadaptés face à la gravité de la crise de la culture ».

Enfin, le Cardinal Cottier pose son regard sur le prochain Synode dédié à la famille. Il espère une pastorale nouvelle « qui réponde à la gravité de la crise » parce que la « pratique actuelle est devenue insuffisante ». Le prélat a une pensée pour ces familles blessées, les divorcés remariés, les enfants qui souffrent du divorce de leurs parents. Sur le plan pastoral, « nous devons respecter les coordonnées existentielles de la vie spirituelle des personnes » et il existe, selon lui, « une brutalité contraire à la délicatesse avec laquelle Dieu guide les personnes », qui est « inhérente au rigorisme ».

L’Année de la Miséricorde, « cela ne fait aucun doute », illuminera les travaux du Synode et le marquera de son style. « Toujours, tout le temps et peu importe le jugement exprimé, celui-ci doit être présenté et expliqué dans un langage qui fasse comprendre clairement la sollicitude maternelle de l’Eglise ». Le Pape François, conclut-il, insiste sur la beauté et la joie de la vie chrétienne. A travers la voix de ses pasteurs, l’Eglise doit toujours laisser entendre qu’elle est guidée par les exigences de la miséricorde divine.








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