2015-08-03 13:15:00

Sicile : l'archevêque d'Agrigente dénonce le manque d'accès à l'eau


(RV) En Italie, la Sicile est exposée chaque année aux problèmes posés par la pénurie d’eau potable. La faible pluviosité en est certes responsable mais aussi et surtout la mauvaise gestion de ce bien précieux. Cela est particulièrement vrai dans la province d’Agrigente. L’archevêque la ville est donc monté au créneau pour appeler chacun au sens des responsabilités. L’accès à l’eau est un droit qui doit être protégé, or ce droit est violé, écrit-il dans un communiqué.

Ce n’est pas la première fois que le cardinal Francesco Montenegro s’exprime sur ce thème, car la situation est loin d’être nouvelle. La province d’Agrigente est pauvre en ressources hydriques, les cours d’eau s’assèchent complètement pendant l’été, les infrastructures sont insuffisantes et l’eau est parfois impropre à la consommation. De plus, la gestion de l’eau est passée en 2007 du service public à une société privée, soupçonnée de liens avec la mafia, qui a intérêt à faire des bénéfices. Pour preuve, à Agrigente, l’eau est la plus chère de toute la péninsule ; elle coûte quatre fois plus qu’à Milan. Et puis, il y a le gaspillage : selon certaines sources, les pertes hydriques représentent plus de la moitié du total de l’eau distribuée. Les robinets sont à sec alors que liquide précieux part dans les égouts.

Marché noir

Parfois vendue au marché noir, l’eau à Agrigente est régulièrement au cœur de batailles politiques qui n’en finissent pas. Aujourd’hui, de nombreux habitants ont du mal à s’approvisionner. Ceux qui ne peuvent pas payer leur facture, en sont privés. Et sur fond de malversations, la soif donne lieu à de vives tensions sociales. Dans un communiqué, l’archevêque d’Agrigente laisse éclater son indignation : les Statuts de la Sicile, rappelle-t-il, affirment que l’eau est un bien public qui ne peut pas faire l’objet d’une activité lucrative ; et puisque ce bien est limité et en même temps essentiel, il doit être protégé. Si on ne permet pas aux pauvres d’avoir accès à ce bien de première nécessité, on porte atteinte au droit à la vie qui est inscrit dans leur dignité inaliénable. Citant l’encyclique du Pape François Laudato Si, le cardinal Montenegro se prononce en faveur d’une agriculture durable et diversifiée, il souhaite le développement d’énergies moins polluantes et une gestion plus responsables des ressources.








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