2015-08-09 12:06:00

Angélus : diffuser une éthique de fraternité après Hiroshima


(RV) « Prier et s’engager pour la paix, pour diffuser dans le monde une éthique de fraternité et un climat de vivre ensemble serein entre les peuples. » C’est l’invitation lancée par le Pape François à l’occasion des soixante-dix ans des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945. Après la prière de l’angélus, ce dimanche midi place Saint-Pierre, le Pape a souhaité que « de chaque terre, se lève une unique voix : non à la guerre et à la violence, et oui au dialogue et à la paix ! ». « Avec la guerre, on perd toujours ! L’unique moyen de gagner une guerre c’est de ne pas la faire »

« Ce tragique événement suscite encore horreur et répulsion » a déclaré le Pape, revenant sur la tragédie vécue par les deux villes japonaises à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce bombardement « est devenu le symbole du pouvoir destructeur démesuré de l’homme quand il fait mauvais usage des progrès de la science et de la technique, et constitue un appel pérenne à l’humanité afin qu’elle répudie pour toujours la guerre et bannisse les armes nucléaires et toute arme de destruction massive ».

Après Hiroshima, le 6 août, Nagasaki a commémoré ce dimanche l’attaque nucléaire qui détruisit en 1945 80% des bâtiments de la ville, dont sa célèbre cathédrale, et provoqua la mort de quelque 74 000 personnes. A l’heure de l’explosion de la bombe, les habitants ont observé une minute de silence tandis que les cloches retentissaient. Devant une foule de près de 7000 personnes dont le premier ministre Shinzo Abe et l’ambassadrice des Etats Unis au Japon, le maire de la ville et un survivant ont critiqué publiquement les projets de remilitarisation du gouvernement japonais. Le maire a relevé sous les applaudissements que le projet d’étendre les lois de défense suscitaient l’inquiétude car il met en en péril le principe de la paix inscrit dans la Constitution japonaise en 1947 et jamais amendé depuis. Dans le passé Nagasaki était connue pour son importante communauté chrétienne.

Crise et sécheresse au Salvador

Le Pape François a également profité de ce rendez-vous dominical pour exprimer sa « vive préoccupation » concernant le Salvador, « où les problèmes dont souffre la population à cause de la sécheresse, de la crise économique, des inégalités sociales criantes et de la violence grandissante, se sont aggravés ces derniers temps ». Le Pape encourage ainsi les Salvadoriens « à persévérer unis dans l’espérance » et les exhorte afin que « sur la terre du bienheureux Oscar Romero refleurissent la justice et la paix ».

Cela fait plusieurs jours que les habitants du Salvador n’osent plus prendre les transports en commun. Les marras, ces groupes criminels à l’œuvre en Amérique latine qui ont la mainmise sur le pays, y sèment la terreur. Les guerres de territoire entre les gangs embrasent le pays qui est devenu un des plus violents d’Amérique centrale. Le record des homicides depuis la fin de la guerre civile en 1992 vient d’être battu : 635 en seulement un mois, soit une moyenne de 20 morts par jour ; Le taux des victimes est actuellement de 61 personnes pour 100 000 habitants : chauffeurs, policiers, soldats, travailleurs…personne n’est à l’abri. L’Eglise locale a multiplié les appels à la prière et à l’arrêt des violences. 

Pain de vie

Auparavant, le Pape François est revenu sur l’Evangile de ce dimanche, où « Jésus part de l’expérience de la faim et du signe du pain pour révéler lui-même et inviter à croire en lui ». « Cela nous surprend et nous fait réfléchir cette parole du Seigneur » constate le Pape, citant l’Evangile de Jean : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

Le Pape explique que cette parole nous « introduit dans la dynamique de la foi qui une relation entre la personne humaine et la personne de Jésus. » Il souligne aussi qu’il ne suffit pas « de rencontrer Jésus pour croire en lui, de lire la Bible, l’Evangile, il ne suffit pas non plus d’assister à un miracle ». Et de constater que « tant de personnes ont été au contact étroit avec Jésus et ne l’ont pas cru, au contraire, ils l’ont méprisé et condamné ». Une seule explication est possible : « Leur cœur était fermé à l’action de l’Esprit de Dieu ». Et « c’est à nous d’ouvrir notre cœur ou à le fermer ».

« La foi, qui est comme une semence au plus profond du cœur, éclot quand nous nous laissons “attirer” par le Père vers Jésus ». Une fois reçu « ce don, ce cadeau », nous pouvons comprendre le sens du « pain de vie » que Jésus nous donne. « En Jésus, dans sa “chaire”, c’est-à-dire dans son humanité concrète, est présent tout l’amour de Dieu qui est l’Esprit Saint. Qui se laisse attirer par cet amour va vers Jésus avec foi, et reçoit par Lui la vite éternelle »

La Vierge de Nazareth a vécu cette expérience de manière exemplaire. Et le Pape François a invité les fidèles à apprendre de Marie la joie et la gratitude pour le don de la foi, un don qui n’est pas privé mais qui doit être partagé. 








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