2015-08-27 11:13:00

Commentaire de l'Évangile du dimanche 30 août 2015


(RV) L'Évangile de ce dimanche 30 août reprend l'Évangile selon Saint-Marc, chapitre 7, versets 1 à 23 : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »

Voici le commentaire du père Pascal Montavit :

L’Évangile de ce jour nous invite à une pratique toujours plus authentique de notre foi. Jésus s’adresse sévèrement aux Pharisiens en leur reprochant un culte extérieur, un culte qui n’engage pas le fond de la personne.

Jésus prend son repas avec ses disciples et certains, parmi eux, ne se sont pas lavés les mains auparavant. Notons déjà que ce reproche ne concerne pas Jésus, qui, apparemment, s’est lavé les mains. Les pharisiens s’indignent et disent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? » (Mc 7,5). Dans sa réponse, Jésus dit : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7,8). Ce que Jésus dénonce aujourd’hui peut concerner toute pratique religieuse et demeure donc pertinente aujourd’hui, pour nous, chrétiens.

Le fait de se laver les mains avant de passer à table est une bonne tradition des hommes. C’est une mesure d’hygiène qui permet d’enrayer la transmission de maladies contagieuses. Jésus ne condamne pas cela, et lui-même, s’est lavé les mains. Mais les Pharisiens en font un commandement divin. En élevant au rang de commandement une pratique humaine, la religion devient alors un ensemble de préceptes, tendant à se multiplier au point de devenir irréalisables. Finalement, plus ou moins inconsciemment, l’homme se crée une religion d’apparente facilité. Il est plus facile de croire que notre relation à Dieu dépend d’un lavement de mains plutôt que de l’amour et du pardon que nous sommes appelés à vivre et à donner autour de nous. Se laver les mains n’engage à rien si ce n’est à se protéger de maladies. Aimer et pardonner engagent tout notre être et nous rapprochent de Dieu.

L’Evangile résonne donc comme une mise en garde face à un dévoiement de la pratique de notre foi. Notre foi ne consiste pas à respecter un ensemble interminable de préceptes mais à aimer. Comme dit saint Augustin : « Aime, et ce que tu veux, fais-le ». Attention, cela ne signifie pas que nous pouvons faire n’importe quoi ! Cela signifie que si le principe de nos actions est l’amour, alors ce qui suit sera bon. La question que nous pose cette affirmation d’Augustin est donc la suivante : « Quel est le principe de mes actions ? ».

Jésus continue en disant : « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur » (Mc 7,15). Jésus supprime tout simplement les interdits alimentaires. Tout ce que Dieu a créé et qui est comestible est bon. Le porc, tout comme l’agneau ! Là encore, l’interdiction du porc est au départ une mesure d’hygiène. Le porc est un animal sale. Sa chair doit l’être tout autant. Mais aujourd’hui, nous savons que tel n’est pas le cas. Jésus est donc en avance sur ce que la science montrera bien plus tard.

Ce qui est mauvais, c’est ce qui sort du cœur de l’homme, ce sont ses pensées perverses. Jésus nous invite donc à passer de l’extérieur à l’intérieur, à descendre dans notre cœur et à voir ce qui s’y trouve. Cette aventure peut faire peur. Mais c’est l’unique chemin pour une pratique authentique de la foi. C’est aussi au fond de notre cœur que nous goûtons la présence de Dieu. 








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