2015-09-01 19:15:00

La sauvegarde de la Création, selon la Genèse et saint François d'Assise


(RV) Pour la liturgie de la parole en la basilique Saint-Pierre, présidée par le Pape François mardi en fin de journée pour la sauvegarde de la Création, l’homélie a été confiée au père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale. Il s’agit d'un signe de l’importance accordée par le Saint-Père à cette célébration. Le prédicateur est revenu sur le sens des paroles de la Genèse et sur l’enseignement de saint François d’Assise, déjà présent dans l’encyclique Laudato Si’ du Souverain Pontife.

La sauvegarde de la création dans la genèse ; Dieu confiant à l’homme la tâche de veiller à la Création. Mais le père Cantalamessa précise un mot qui se trouve dans ce passage de la Bible : « dominer ». « Dominer » ne signifie pas exploiter pour l’homme, de manière indiscriminée, le reste de la nature, mais bien en être le gardien. Il répond ainsi à certaines critiques qui attribuent à ces paroles bibliques un autre sens : celui « d’une domination indiscriminée de l’homme sur le reste de la nature » qui serait à « l’origine de l’actuelle crise écologique ».

« La domination de Dieu sur les créatures » en effet « ne trouve pas sa finalité dans son propre intérêt, mais dans les créatures qu’Il crée et sauvegarde », poursuit le prédicateur. « La foi dans un Dieu créateur et dans l’homme fait à l’image de Dieu n’est donc pas une menace, mais plutôt une garantie pour la Création, et la plus forte de toute. Elle dit que l’homme n’est pas le patron absolu des autres créatures ; il doit rendre compte de ce qu’il a reçu ».

Certes, le récit biblique « met en lumière une hiérarchie d’importance », une « hiérarchie de la vie et inscrite dans toute la nature », mais celle-ci est « pour la vie, pas contre elle ». Mais elle est « violée, poursuit le père Cantalamessa, quand par exemple de folles dépenses sont faites pour des animaux alors que nous laissons mourir de faim et de maladie sous nos propres yeux des millions d’enfants ».

La pollution, le saccage de la nature, ne coïncident pas avec la diffusion de la Bible ou d’autres religions, précise le prédicateur, mais avec une « industrialisation sauvage, vouée seulement au profit, et avec la corruption ».

« Personne ne peut servir sérieusement la cause de la sauvegarde de la Création s’il n’a pas le courage de pointer le doigt contre l’accumulation de richesses exagérées dans les mains de peu de personne et contre l’argent qui en est la mesure », lance-t-il encore. « Jésus n’a jamais condamné la richesse en soi. Il condamne la richesse malhonnête, la richesse accumulée au dépend de son prochain, fruit de corruption et de spéculation, la richesse sourde aux besoins du pauvre ».

François d'Assise et Laudato Si'

Le père Cantalamessa est ensuite revenu sur l’enseignement de François d’Assise, notamment à travers le Cantique des Créatures. Enseignement largement repris par le Pape François dans son encylique Laudato Si' : le saint peut « jouir de toutes les choses, parce qu’il a renoncé à en posséder aucune ».

Le premier péché contre la Création est de ne pas écouter sa voix comme disait le Saint d’Assise. Et au capucin de poursuivre : saint François nous montre le chemin vers un changement radical de notre rapport avec la création. Il s'agit de remplacer la possession par la contemplation. Comme la paix, conclut le père Cantalamessa, la sauvegarde de la création se fait en commençant par changer nos comportements.

Le prédicateur de la Maison pontificale, pour conclure son homélie, se permet d’ajouter une strophe au Cantique de saint François d’Assise : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour tous ceux qui travaillent pour protéger notre sœur et mère la Terre, les scientifiques, les politiciens, les chefs de toutes les religions et les hommes de bonne volonté ».








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