2015-09-01 16:08:00

Le père Feroldi, nouveau lien entre islam et catholicisme en France


(RV) Le Service national pour les relations avec l’islam de la Conférence des évêques de France a un nouveau directeur. Le Père Vincent Feroldi, succède au père Christophe Roucou, de la Mission de France, qui occupait cette charge depuis neuf ans.

D'abord aumônier en prison et à l'hôpital, le père Feroldi a occupé des fonctions similaires dans le diocèse de Lyon. En poste pendant plusieurs années au Maroc auprès des musulmans berbères, il a mis son expérience au service des relations avec l’islam. Il connaît donc bien le monde musulman. Avec Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne, il a créé le forum islamo-chrétien qui réunit tous les ans à Lyon une cinquantaine de responsables musulmans, protestants et catholiques venus de toute la France.

En quittant sa charge, le Père Roucou déclare avoir confiance en l’avenir même s’il pense que l’Église devrait faire davantage au niveau de la formation universitaire pour améliorer les rapports entre catholiques et musulmans. On a besoin, dit-il, à la fois de gens de terrain qui ont tissé des relations avec leurs voisins et de gens qui ont étudié l’islam et la langue arabe. Dans un pays qui compte près de cinq millions de musulmans et qui n’a pas encore surmonté le choc des attentats de janvier, il est urgent de lutter contre la manipulation des religions par les politiques et les médias et de rétablir la confiance entre musulmans et non musulmans. Il est important que les communautés ne se replient pas sur elles-mêmes.

De son côté, le père Feroldi exhorte tous les acteurs du vivre-ensemble à se mobiliser avec une vision dynamique de la laïcité où tous les courants philosophiques ou religieux puissent trouver leur place. La loi de 1905 a désormais 110 ans et le paysage religieux français a profondément changé. Le catholicisme a perdu de son influence, 57% seulement des français se déclare catholique tandis que la communauté musulmane représente la deuxième religion du pays. Or, la montée de l’extrémisme et les persécutions contre les chrétiens d’Orient ont élargi les fossés et accentué les incompréhensions.

Le père Feroldi préconise une meilleure connaissance des différents courants musulmans et des réseaux et fédérations islamiques présentes sur le territoire, l’ouverture d’un dialogue authentique, et une analyse approfondie du recrutement des jeunes des banlieues pour le djihad au Moyen Orient. Ils sont le triste symbole d’une troisième génération sans espoir.

Le père Feroldi sera secondé par deux dominicains : Jean-François Bour de Tours et Jean-Jacques Pérennes, ancien directeur de l’Institut des études orientales du Caire. Le père Roucou est envoyé en tant que prêtre à Marseille où il va rejoindre l’Institut catholique de la Méditerranée. (Avec L’osservatore romano)








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