2015-09-11 16:51:00

Cuba décide d'amnistier plus de 3.500 prisonniers, avant la visite du Pape


(RV) Huit jours avant la visite du Pape François, les autorités cubaines ont décidé d'amnistier 3.522 prisonniers. C’est ce qu’a annoncé , ce vendredi 11 septembre, le quotidien d'Etat Granma. Il s’agit d’un geste d'une ampleur sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir du régime castriste.

Le Pape François, qui avait reçu le président Raul Castro au Vatican le 10 mai dernier, est attendu à Cuba du 19 au 22 septembre, juste avant de se rendre aux Etats-Unis. François visitera trois villes : La Havane, Holguin et Santiago-de-Cuba. Lors d’un entretien diffusé par la télévision officielle la semaine dernière, le cardinal Ortega, archevêque de la capitale cubaine, avait déclaré qu’il espérait que cette visite du Pape François permette des libérations de prisonniers.

Parmi les bénéficiaires de cette amnistie figurent des détenus âgés de plus de 60 ans ou de moins de 20 ans sans antécédents pénaux, les malades chroniques, les femmes, ceux dont la liberté conditionnelle prend fin en 2016 et des étrangers dont le pays garantit l'extradition. Cette décision sera effective ce lundi 14 septembre.

Le cardinal Ortega, un interlocuteur essentiel pour le gouvernement

L'organe officiel du Parti communiste cubain, Granma, a bien précisé que ces libérations étaient liées à la visite du Saint-Père. Ce journal a aussi rappelé que le gouvernement cubain avait déjà libéré près de 3000 prisonniers lors de la visite de Benoît XVI en 2012 et environ 300 lors de celle de Jean-Paul II en 1998. La liberté religieuse n’en était alors qu’à ses premiers balbutiements. Depuis, l’Eglise catholique a toujours été active pour encourager les frères Castro à assouplir leur politique.

Depuis qu’il est devenu archevêque de La Havane en 1981, le cardinal Ortega s’est imposé progressivement comme un interlocuteur essentiel pour le gouvernement. Il avait notamment négocié directement avec Raul Castro la libération de 130 prisonniers politiques lors d’une médiation, en 2010 et 2011, qui lui a permis d’établir une relation de confiance tant avec le gouvernement cubain qu’avec des organisations de la société civile.

Son rôle de défenseur de droits humains lui a d’ailleurs valu une reconnaissance internationale. Même la France, pays laïc, l’a élevé récemment au rang de commandeur de la légion d’honneur. C’est le président François Hollande en personne qui lui avait remis cette décoration lors de sa visite à Cuba le 11 mai dernier. (Avec AFP)








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