2015-10-15 19:41:00

Les religions de Terre Sainte ne désespèrent pas de la paix


(RV) Les tensions restent très vives en Terre Sainte, où de nombreuses agressions sont signalées dans cette vague de violences qualifiée par certains médias "d'Intifada des couteaux". Le cercle vicieux des agressions et de la répression semble revenu, comme au début des années 2000. Un reportage du Patriarcat latin de Jérusalem témoigne d'un climat particulièrement désagréable. « La vieille ville de Jérusalem, haut lieu touristique et religieux, est anormalement déserte ces temps-ci. La tension est bien palpable : le bruit des sirènes fait écho aux hélicoptères qui survolent quotidiennement la ville. Des soldats israéliens sont postés à chaque coin de rue, sous les caméras des journalistes. Quelques rares commerçants ont ouvert leur magasin, et attendent les clients, assis sur leur chaise. »

Les groupes identifiés comme chrétiens restent épargnés par les violences, car ils ne sont pas des cibles. Dans un entretien récent, le nonce apostolique en Terre Sainte, Mgr Lazzarotto rappelait que la présence des pèlerins est importante, car elle exprime solidarité et proximité avec les chrétiens de cette terre. Si aucun incident visant des pèlerins n’a été signalé, il reste toutefois préférable de bien préparer son pèlerinage et de s’adresser à des agences expérimentées.

Effort de dialogue interreligieux

Mardi 13 octobre, des chefs religieux de plusieurs confessions ont rencontré l’ancien président israélien, Shimon Peres, au centre Peres pour la paix, à Tel-Aviv. "Ensemble contre la terreur et les violences au nom de Dieu" : tel était le message de cette rencontre convoquée en urgence par l’ancien président israélien, qui. à 92 ans, reste une autorité morale respectée en Israël et sur la scène internationale. « Nous devons prier ensemble et clamer d’une voix forte qu’il n’y a aucun Dieu qui approuve le meurtre. Nous devons nous asseoir et parler. La violence n’est pas le moyen », a-t-il tenu à rappeler.

Les chefs religieux ont par ailleurs appelé au calme et à respecter la sainteté et la dignité de chaque vie humaine. Les attaques des deux côtés ne servent à rien, ont-ils soutenu.

Durant la rencontre, Shimon Peres a affirmé qu’Israël n’avait pas l’intention d’encourager les tensions dans la région. Le Cheikh Mohamad Kiwan, chef des imams en Israël et le Cheikh Mouafaq Tarif, chef spirituel de la communauté druze ont rappelé l’importance de la fraternité et de la tolérance, tandis que Shlomo Amar, le grand rabbin d’Israël a affirmé que le Torah enseignait l’amour de Dieu et des autres.

De son côté, le père George Ayyoub, chancelier du Patriarcat latin de Jérusalem, a cité la première Lettre de Jean (chapitre 4) : « celui qui aime Dieu, et qui hait son frère, est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas? »

« C’est l’occupation qui reste le problème, a affirmé le père Ayyoub. La solution est donc de mettre fin à l’occupation, et de parvenir à la solution à deux Etats, à l’établissement d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. C’est uniquement à cette condition que les deux peuples pourront coexister et vivre en paix ».

(source : Patriarcat latin de Jérusalem








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