2015-10-15 14:24:00

Synode sur la famille : les débats se poursuivent en congrégations générales


(RV) Nouvelle journée de travaux au Vatican pour les membres du Synode sur la famille. Au lendemain de la présentation de la synthèse des 13 groupes linguistiques portant sur « le discernement de la vocation familiale », les participants sont à nouveau réunis en congrégations générales. 93 pères synodaux sont intervenus sur la troisième partie de la feuille de route consacrée à « la mission de la famille aujourd’hui ». Plusieurs thématiques se sont imposées en Salle du Synode.

Elle cristallise les différentes approches. L’admission aux sacrements des divorcés remariés (pour la confession et l'eucharistie) a été souvent abordée, et selon un père synodal « on a entendu une gamme de tonalité allant de zéro à cent ». Certains estiment que l’Église n’a pas à adhérer à l’opinion publique, mais doit rester fidèle au Seigneur. Être privé de sacrement est un acte « grave et non injustifié », affirme un père synodal. D’autres sont favorables à un plus grand accompagnement des personnes fragilisées qui vivent ce « malheur ».

Les divorcés remariés n’étant pas excommuniés, la question n’est pas : l’Église doit-elle faire quelque chose, mais : que fait-elle ? Ainsi, certains pères synodaux estiment que les sacrements pourraient être concédés au cas par cas, à ceux qui reconnaissent vivre dans le péché, qui ont la volonté de ne plus le faire, ou encore qui mènent une vie exemplaire. Enfin certains pères synodaux estiment que l’Église est trop « accrochée au sacrement, qui n’est pas le moyen exclusif de la grâce. »

Les familles « blessées » ont été l’objet d’une attention particulière. Il a été question d’une formation adéquate des prêtres, issus parfois de familles brisées. Le sourire du Pape est un enseignement.

Mea culpa de certains : le clergé est responsable d’éloigner les fidèles. Ce n’est pas la doctrine qu’il faut changer mais l’attitude. Sept pères synodaux anglophones ont fait référence au langage utilisé par l’Église, souhaitant qu’il parle plus aux gens. Par exemple, le langage des Journées mondiales de la jeunesse est apprécié.

Préparation au mariage

Un nombre exponentiel de jeunes cohabitent sans songer au sacrement du mariage. D’autres se marient après une longue période de vie commune. Les pères synodaux aimeraient que ces couples puissent bénéficier d’une formation adéquate, qui permettrait d’éviter les divorces. Elle inclurait une réflexion sur la liturgie du mariage et la valeur du sacrement, et ne serait pas une instruction purement formelle, mais plutôt une mission que devrait prendre à sa charge toute la communauté des fidèles. Les fiancés doivent faire l’objet d’un accompagnement constant pour qu’ils soient véritablement matures avant de dire oui à l’église. Une attention particulière devra être portée à leur foi, l’absence de foi étant un motif d’annulation de mariage.

Mariages mixtes

Les francophones comme les anglophones ont parlé de manière récurrente du mariage mixte, multi-racial, multi-culturel, entre chrétiens de confessions différentes ou entre un chrétien, ou une chrétienne, et une personne de religion différente. Dans certains cas, notamment en Asie ou en Afrique, les femmes sont obligées de changer de religion si elles ne veulent pas être répudiées. Il arrive également que des femmes chrétiennes se retrouvent mariées à des hommes polygames. Au-delà des difficultés, le mariage mixte peut aussi être l’incarnation d’un dialogue vécu au quotidien et ainsi peut être perçu de manière positive.

"Colonisation idéologique" et adoption

Les pères synodaux ont aussi évoqué la « colonisation idéologique » à laquelle procèdent certains États qui financent par exemple des préservatifs ou des méthodes contraceptives aux pays en développement. Ils ont parlé de ces pays où l’on tente de redéfinir le mariage à travers de nouvelles législations, permettant à deux personnes du même sexe de se marier. Ils ont rappelé qu’il fallait protéger le droit des enfants à avoir un père et une mère et se sont prononcés contre les « utérus à louer », et contre la traite des êtres humains.

Il a été question de la souffrance des couples sans enfant qu’il faut accompagner et de la question de l’adoption qui n’enlève rien à la parentalité et y ajoute cette « gratuité qui conduit à l’inclusion ».

Enfin, un père synodal a souligné que le mot "pardon" n’avait été mentionné qu’une seule fois dans cette deuxième partie de l’Intrumentum Laboris, trop peu pour un thème aussi fondamental.








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