2015-10-30 17:07:00

Un appel pour sauver Alep, ville martyre du conflit syrien


(RV) Le fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, Andrea Riccardi, relance l’appel "Save Alep" pour des corridors humanitaires et la protection des civils : « Imposer la paix au nom de ceux qui souffrent ».

« Les informations qui, ces derniers jours, arrivent de la ville martyre d’Alep parlent d’une ville frappée par par les combats et les bombardements. Les forces du régime, l'Armée syrienne libre, l’État islamique et l’YPG (les forces kurdes, ndlr) se disputent Alep et les villages voisins », écrit Andrea Riccardi qui précise : «  la montée en puissance des combats provoque la fuite de milliers de syriens de la zone sud de la ville. On estime qu’au cours de la dernière semaine 70 000 habitants ont été contraints de quitter la région.» 

Les précisions de Bernard Decottignies

C’est la situation humanitaire dans la vieille ville qui est la plus préoccupante. Les combats entre l’État islamique et le régime le long de l’axe Khanasser- Athrayya, ont concrètement coupé la liaison entre la ville et les autres zones contrôlées par Damas, avec pour conséquence une interruption des approvisionnements en eau et en électricité dont la pénurie en ville dure depuis huit jours déjà.

La violence n’épargne pas les quartiers chrétiens et les lieux de culte. Il y a trois jours, à Azizieh, une grenade a touché l’église catholique durant la messe. La coupole a par miracle résisté à l’impact épargnant ainsi la vie de très nombreux fidèles qui s’y trouvaient réunis.

Le fondateur de la Communauté de Sant’Egidio estime que les efforts de la diplomatie internationale se sont révélés jusqu’à présent insuffisants pour sauver Alep.

Et de rappeler ce que le Secrétaire Général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon, déclarait le 28 septembre dernier : «Quatre années de paralysie diplomatique du Conseil de Sécurité ont pour conséquence que la crise syrienne est aujourd’hui incontrôlable. La responsabilité doit surtout en être attribuée aux parties au conflit en Syrie, mais ne chercher une solution qu’à l’intérieur du pays n’est pas suffisant, car la bataille est menée aussi par des pouvoirs et des rivalités régionales.»

Alors que la communauté internationale se réunit, en ces heures, à Vienne, et face à tant de souffrance et de cette lente agonie d’une ville un temps symbole d’une harmonieuse cohabitation entre personnes et fois diverses, Andrea Riccardi propose à nouveau avec force à l’attention de tous son appel « Save Alep », lancé le 22 juin 2014, dans lequel il invoquait la recherche d’une action avec des mots encore plus d’actualité aujourd’hui : «Sauver Alep vaut plus qu’une information partisane sur le terrain ! Il faut mettre en place des couloirs humanitaires et amener de l’approvisionnement pour les civils.»

Nous restons convaincus, conclut-il, « qu’il faut imposer la paix au nom de ceux qui souffrent  et reconstruire un futur pour cette ville, carrefour historique pout tant de peuples et lieu d’une cohabitation millénaire entre musulmans et chrétiens. Il faut aider Alep à ne pas mourir : rapidement et fermement. »

(CV-BD)

 








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