2015-11-02 18:16:00

Chiffres records pour les migrants et réfugiés en Europe


(RV) Entretien Un peu plus de 218.000 migrants et réfugiés ont emprunté les routes périlleuses de la Méditerranée pour rejoindre l'Europe en octobre, un record mensuel, a annoncé lundi 2 novembre le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Malgré de mauvaises conditions météorologiques, les migrants et réfugiés ont continué à affluer vers les rives européennes. La très grande majorité est arrivée en Grèce depuis la Turquie. Depuis le début de l’année, près de 3500 personnes sont mortes ou portées disparues. Les Syriens ne passent plus par l'Italie pour rejoindre l'Europe, mais par la Turquie et la Grèce. Le HCR pense revoir à la hausse ses estimations pour l’année 2015. 

Dans les pays « d’arrivée », des associations s’emploient à trouver des solutions d’accueil et d’intégration pour les jeunes et les familles. C’est le cas de la Communauté Sant'Egidio, un mouvement international né à Rome à la fin des années 60, et présent dans plusieurs villes de France dont Paris, Lyon, Marseille, Nice, ou encore Brest. 

Valérie Régnier est responsable France de la Communauté Sant'Egidio. Interrogé par Anne-Sophie Saint-Martin, elle revient sur les missions de Sant'Egidio dans la ville de Paris, et sur la manière dont l’association s’occupe désormais des migrants.

« Dans la comunauté de Sant’Egidio, nous avons développé des services, avec une attention particulière auprès des enfants, comme par exemple, dans le quartier de la Paix, à Paris, à travers le soutien scolaire mais pas seulement. Nous allons visiter les personnes agées dans le 5ème arrondissement de Paris où l’on assite à de très belles rencontres entre les jeunes de toutes origines et convictions confondues et ces personnes agées qui sont souvent dans une grande solitude. Nous rencontrons aussi les sans-abris que ce soit dans les rues de Paris, de Lyon, de Reims, partout là où nous sommes, de manière fréquente, avec des lycéens, des universitaires, des jeunes professionnels car ce sont aussi des personnes qui font partie integrante de la vie.

Comment gérez-vous l’accueil des réfugiés?

C’est une nouvelle forme d’accueil. À travers les réfugiés, nous comprenons ce qu’il s’est passé dans le monde : ce sont des personnes qui viennent de pays en guerre, ils sont en fuite. Il y a de trés belles rencontres au sein de nos initiatives. Par exemple, cet été, nous sommes partis en vacances avec de nouveaux réfugiés et des personnes agées de maisons de retraite dans la forêt de Compiègne. Nous avons passé une semaine à connaître d’avantage la France et apprendre à vivre ensemble.

Comment allez-vous au contact de ces réfugiés ?

Nous allons trés régulièrement dans la rue, deux ou trois fois par semaine, et nous constatons des camps qui se mettent en place de façon informelle dans les villes. Ce sont eux aussi des sans-abris. C’est tout simplement de cette manière qu’on se rencontre.

Parmi les critiques qu’on entend, beaucoup craignent qu’avec l’arrivée des migrants, on en oublie les pauvres de France. Qu’en pensez-vous ?

Les migrants sont là et c’est un fait. On se doit les accueillir. Les réfugiés sont pour la plupart des jeunes personnes, qui ont fait un voyage terrible mais qui ont cette capacité de récupérer tout de suite pour devenir une force pour notre société. Le simple fait que des refugiés s’occupent de personnes agées, c’est une force pour la société française et je pense qu’aujourd’hui, les réfugiés peuvent devenir une force économique pour le pays.

Est-ce que l’on vient en aide de la même manière aux personnes en difficulté et aux migrants ? Ou est-ce qu’il y a des difficultés spécifiques quand on s’adresse à des réfugiés ?

C’est nouveau, il faut découvrir une nouvelle population. Les réfugiés viennent de différents pays. Un refugié syrien par exemple, n’est pas le même qu’un réfugié ivoirien, sénégalais ou érythréen. Ce sont des jeunes qui ont des histoires trés différentes les unes des autres, mais ce que je vois surtout chez ces réfugiés, c’est une ambition personnelle et un très fort désir de vivre. Je pense que nous, Européens, en avons vraiment besoin, ils ont beaucoup de choses à nous raconter et nous avons à apprendre d’eux. »

(OB-ASSM-CC)








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