2015-11-29 20:23:00

Le Pape pousse les jeunes à résister et à lutter pour la paix


(RV) A l’issue de la célébration eucharistique, le Pape François s’est arrêté quelques minutes sur le parvis de la cathédrale illuminée de Bangui, Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception. Debout, derrière des barrières colorées, des milliers de jeunes l’attendaient pour pouvoir entendre son message au début d’une veillée de prière organisée ce dimanche 29 septembre 2015 sur place. Avant de confesser plusieurs jeunes, le Pape les a appelés à devenir des artisans de paix, en priant, en pardonnant et en aimant. Il les a invités à « résister face aux difficultés, car fuir n’est pas la solution ».

Le bananier, un symbole de résistance

Le Pape a d’abord écouté avec attention un jeune homme prendre la parole pour lui souhaiter la bienvenue et dire quelques mots au nom des jeunes de République centrafricaine. Des jeunes qui ont choisi le bananier comme symbole, un fruit « cultivé uniquement pour ses fruits qui ont une grande valeur alimentaire » ; un fruit qui « a besoin d’avoir de bonnes racines et d’être bien entretenu », et qui « meurt après maturité des fruits, et reproduction de rejets ou drageons qui assurent le remplacement »

Le bananier, une source aussi d’espérance 

« Dans toutes les crises dans notre pays, nous avons toujours payé de lourds tributs. N’ayant pas de “bonnes racines”, nous nous laissons facilement emporter par le vent de la violence, de la vengeance, du pillage, de la destruction… Aujourd’hui, les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux : la réconciliation, la formation adéquate, le chômage, la précarité. Beaucoup d’entre nous sont tentés de quitter notre pays pour aller chercher un avenir meilleur ailleurs ».  Concluant son intervention, Evans Demba a demandé au Pape comment les jeunes pouvaient devenir des artisans de paix.

La prière vainc le mal et rapproche de Dieu

François lui a répondu de manière improvisée, en italien. Un prêtre traduisait simultanément en Sango, la langue du pays. Reprenant l’exemple du bananier, François a expliqué comment ce « symbole de vie, mais aussi de résistance » indiquait la route qui leur était proposée en ce temps de guerre et de violence : celle de la résistance, et non de la fuite. « Qui fuit n’a pas le courage de donner la vie ».

Mais comment résister ? Le Pape leur a proposé plusieurs pistes à suivre. Prier, car la prière est « puissante ». Elle « vainc le mal et rapproche de Dieu ». Ensuite, il faut travailler pour la paix. « La paix, ce n’est pas un document qu’on signe et qui reste dans un coin. La paix cela se fait tous les jours », rappelle le Pape. « La paix c’est un travail artisanal. Cela se fait avec ses mains. » Là encore, il les invite à ne pas haïr, jamais. « Si quelqu’un te fait du mal, il faut chercher à le pardonner ». Le Pape les invite à transformer la haine en pardon, et à aimer. « Si tu pardonnes, tu seras un vainqueur (…).  Tu seras le vainqueur de la bataille la plus difficile de la vie. Vainqueur dans l’amour. Et avec l’amour vient la paix.» Avant de les bénir, le Pape les a exhortés à se montrer courageux pour lutter pour la paix, leur demandant de s’en remettre à Dieu, car il est miséricordieux.

 

Transcription intégrale de l’adresse lancée aux jeunes de Bangui

 

« Votre ami a parlé en votre nom. Le bananier est votre symbole, un symbole de vie. C’est une plante qui se renouvelle et donne des fruits d’une grande valeur. Le bananier, c’est aussi un fruit résistant. Je pense que cela indique clairement la route qui vous est proposée en ce temps de guerre et de violence.

Certains d’entre vous voulez partir. Fuir les défis de la vie n’est jamais une solution. Il est nécessaire de résister, d’avoir le courage de la résistance, de la lutte pour obtenir le bien. (Applaudissement). Qui fuit n’a pas le courage de donner la vie. Le bananier donne la vie et continue à se reproduire et à donner des fruit parce qu’il résiste, qu’il est là, et qu’il ne bouge pas.

Certains d’entre vous me demanderont : « mais mon père, que pouvons-nous faire ? Comment fait-on pour résister ? » Je vous dirai deux trois choses qui seront peut-être utiles pour pouvoir résister.

D’abord, la prière. La prière est puissante. Elle vainc le mal. Elle vous rapproche de Dieu qui est Tout Puissant. Mais vous, priez-vous ? Je n’entends pas !  N’oubliez pas de prier.

Ensuite, travailler pour la paix. La paix, ce n’est pas un document qu’on signe et qui reste dans un coin. La paix, cela se fait tous les jours. La paix, c’est un travail artisanal. Cela se fait avec ses mains. On le fait avec sa vie. « Mais comment puis-je être un artisan de paix ? » D’abord, ne pas haïr, jamais. Et si quelqu’un te fait du mal, il faut chercher à le pardonner. (Applaudissements). Pas de haine. Beaucoup de pardon. On le dit ensemble : beaucoup de pardon. (Applaudissements plus vigoureux). Si tu n’as pas de haine dans ton cœur, si tu pardonnes, tu seras un vainqueur. Tu seras le vainqueur de la bataille la plus difficile de la vie. Vainqueur dans l’amour. Et avec l’amour vient la paix. Vous voulez être défaits ou vainqueurs dans la vie ? Et l’on ne vainc qu’en empruntant le chemin de l’amour. Peut-on aimer son ennemi ? Oui ! Peut-on pardonner à celui qui nous a fait mal ? Oui. Ainsi avec l’amour et avec le pardon, vous serez vainqueurs. Avec l’amour vous serez vainqueurs et vous donnerez la vie. L’amour fera toujours de vous des vainqueurs.

Maintenant, je vous souhaite le meilleur, pensez au bananier. Pensez à la résistance face aux difficultés. Fuir ce n’est pas une solution. Vous devez être courageux. Vous avez compris ce que cela signifie d’être courageux ? Courageux dans l’amour, dans le pardon et en faisant la paix. D’accord ? (La foule répète. Le pape lève le pouce… )

Chers jeunes de Centrafrique, je suis très heureux de vous voir. Aujourd’hui on a ouvert cette porte. Cela signifie la Porte de la miséricorde de Dieu. Confiez-vous à Dieu, car il est miséricordieux. Il est amour. Il est capable de nous donner la paix. Et c’est pour cette raison que je vous est dit qu’il est important de prier : pour résister, pour ne pas haïr et pour aimer. Merci de votre présence. Maintenant je vais recevoir les confessions de certains d’entre vous.

Avez-vous le cœur prêt à résister ? Oui! Avez-vous le cœur disposé à lutter pour la paix ? Oui! Etes-vous prêts à pardonner ? Oui! Etes-vous prêts à vous réconcilier ? Oui! Avez-vous le cœur prêt à aimer cette belle patrie ? Oui! Avez-vous le cœur prêt à prier ? Oui !

Je vous demande aussi de prier pour moi pour que je puisse être un bon évêque, et un bon Pape. Vous prierez pour moi ? Oui ! (Le Pape les bénit ainsi que leurs familles pour que le Seigneur leur donne l’amour et la paix). Bonne soirée et priez pour moi ! 








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