2015-11-29 13:52:00

Une visite du Pape émouvante au camp de déplacés de Saint-Sauveur


(RV) Le Pape François a visité ce dimanche 29 novembre 2015 le camp de déplacés Saint-Sauveur à Bangui qui accueille des familles poussées à tout quitter par les violences qui ont ravagé le pays ces dernières années. Cette courte visite a été l’occasion pour le Pape d’adresser un message aux déplacés, les appelant à faire quelque chose pour rétablir la paix dans leur pays. Notre envoyée spéciale en Centrafrique, Romilda Ferrauto a eu l’occasion de visiter ce camp et de suivre la visite du Pape

A la paroisse du Saint-Sauveur qui accueille comme bien d’autres des centaines de déplacés, on a fait des miracles pour nettoyer en l’espace de quelques heures un lieu qui symbolise la souffrance qui tenaille ce pays déshérité. Ces réfugiés ont fui les pillages, les viols, les exactions en tout genre. La plupart ont tout perdu ; leurs maisons ont été incendiées. Aujourd’hui ils vivent sous des abris de fortune, qui ont du mal à résister aux fortes pluies équatoriales.

Pour protéger le Saint-Père du soleil, intense à cette latitude, ils avaient aménagé une toiture en bois surmontée d’une bâche. Un bouquet de fleurs était posé sur une petite table, un décor très simple à l’image de ce pays, privé de tout, sauf de sa foi inébranlable. En guise de tapis, des tissus aux couleurs vives à même le sol en terre battue, ce sol qui se transforme trop souvent en une mare de boue, contribuant à la diffusion du paludisme, un fléau dans ce pays.

Les adultes, hommes et femmes, avaient sorti leurs plus beaux vêtements, leurs boubous et leurs mouchoirs de tête bariolés. Pour exprimer sa joie, l’association des femmes déplacées a dansé au son des tambours. Souriants malgré leur dénuement et la chaleur étouffante, les enfants très nombreux, brandissaient des pièces de tissu blanc sur lesquelles on avait écrit à la main des mots tels que vérité, paix, pardon, justice, amour. Des paroles que le Pape François a lues attentivement.

Le Pape ému

Visiblement touché par l’accueil grandiose, le Souverain Pontife a été salué à son arrivée par les trois prêtres de la paroisse, entourés d’une haie d’enfants et de scouts. Il s’est attardé serrant des mains, caressant des enfants, saluant les handicapés. Un micro à la main, il s’est exprimé en italien traduit en sango, la langue vernaculaire centrafricaine qui s’est développée essentiellement pour et grâce au commerce et qui agit comme unificateur dans ce pays qui compte plus de 80 ethnies.

« Il faut tout faire pour la paix, a affirmé le Pape François, mais, a-t-il averti, celle-ci passe nécessairement par le pardon, l’amitié et l’amour entre les ethnies, les cultures, les religions. Chacun doit apporter sa contribution ». Et le pontife a invité la foule à répéter « nous sommes tous frères », avant de donner sa bénédiction en français.

Du baume au cœur pour le curé de la paroisse, l’abbé Marc Belikassa. Il fait ce qu’il peut, mais il est visiblement dépassé, d’autant que les donateurs sont partis et que les humanitaires, victimes de pillages, ont bien du mal à faire leur travail. Les déplacés manquent de nourriture, de soins, de produits de première nécessité. MSF Belgique surtout leur vient en aide. L'abbé Belikassa espère que la visite du Pape François attirera l’attention de la communauté internationale sur ce pays exténué par les crises à répétition, par la haine et la vengeance, par les menaces sécuritaires et la pauvreté. (XS-RF)

 








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