Le Pape en Centrafrique: la paix à portée de cœur

(RV) Le voyage du Pape François en Centrafrique, dont l'annulation pour des raisons de sécurité avaient été envisagée ces dernières semaines, s'est finalement déroulée dans de bonnes conditions.

Romilda Ferrauto, notre envoyée spéciale à Bangui, revient sur ce voyage qualifié par certains de «miraculeux».

Le Pape François aura passé plus de 24h à Bangui et pas un seul coup de feu n’a été entendu. C’est la preuve que la paix est possible dans ce pays. Alors qu’ils reprennent le chemin de leurs maisons délabrées, de leurs routes défoncées, de leur précarité quotidienne, les Centrafricains recommencent à espérer. L’essentiel à présent est de capitaliser ce sursaut d’unité pour construire un Etat à part entière, un Etat souverain, capable de démanteler non seulement la haine sectaire mais aussi et peut-être surtout les réseaux de corruption et de clientélisme qui gangrènent ce pays. 

Le Pape François a livré un message fort et clair, il a indiqué des pistes, il a mobilisé les foules malgré la peur qui habite les gens et le dispositif sécuritaire mis en place par les forces en présence. Des forces, ironise-t-on, qui jusqu’ici avaient plutôt tendance à afficher leur passivité et leur impuissance.

Personne n’y croyait, et pourtant le Saint-Père a pu respecter son programme point par point. Les centrafricains ne sont pas près d’oublier l’ouverture de la Porte sainte de la cathédrale de Bangui, au cœur de l’Afrique. Ils n’oublieront pas que ce Pape venu de loin a eu l’audace d’aller à la rencontre des musulmans dans le quartier où ils vivent retranchés, le célèbre PK5 ; qu’il enlevé ses chaussures pour prier dans une mosquée. Ils n’oublieront pas ses appels au pardon, à l’amour des ennemis qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale des représailles sans fin. Ce soir, les Centrafricains se sentent prêts à affronter les prochaines échéances électorales, cruciales pour l’avenir de leur nation.

À Bangui, Romilda Ferrauto pour RV.