2015-12-04 12:54:00

Première méditation du père Cantalamessa pour le temps de l'Avent


(RV) Le père capucin Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, a délivré aujourd’hui devant le Pape François et les responsables de la Curie romaine sa première méditation pour le temps de l’Avent. Il s’agissait de la première étape d’une série de prédications sur les quatre constitutions du Concile Vatican II, cinquante ans après sa conclusion.

Ces textes portent sur l’Église (Lumen Gentium), sur la liturgie (Sacrosanctum Concilium), sur la Parole de Dieu (Dei Verbum) , et sur l’Église dans le monde (Gaudium et Spes). Le père Cantalamessa a choisi de faire porter ses méditations de l’Avent sur Lumen Gentium, et il compte aborder les autres textes dans ses méditations de Carême, en février et mars 2016.

Pour sa première méditation de l'Avent, il s'est appuyé sur les réflexions du cardinal Ratzinger, avant qu’il ne devienne le Pape Benoît XVI, affirmant que «si l’on veut comprendre correctement le Concile Vatican II, il faut commencer par cette phrase initiale de Lumen Gentium : "le Christ est la lumière des peuples"».

Le Concile a développé «une ecclésiologie christologique, et donc spirituelle et mystique, plus que sociale et institutionnelle, a précisé le père Cantalamessa. Il est nécessaire de remettre au premier plan cette dimension christologique de l’ecclésiologie du Concile, aussi en vue d’une évangélisation plus efficace. On n’accepte pas, en effet, le Christ pas amour de l’Église, mais on accepte l’Église par amour du Christ.»

«L'’Église est le corps du Christ parce qu’elle est l’épouse du Christ», a rappelé le père capucin, précisant que la vision de l’Église comme «corps mystique» du Christ, a permis de rapprocher les ecclésiologies orthodoxe et catholique.

Ainsi l’Église est «belle dans les âmes», a déclaré le père Cantalamessa, citant Saint Ambroise de Milan. Reprenant les paroles du théologien byzantin Nicolas Casabilas, le prédicateur a rappelé que «dans l’eucharistie, le Christ se reverse en nous et se fonde en nous, mais en nous transformant en lui comme une goutte d’eau versée dans un océan infini d’onguent parfumé». Saint Hilaire de Poitiers écrivait que dans l’Eucharistie, «Jésus nous dit : prend ceci est mon corps, mais nous aussi nous pouvons lui dire "prends, ceci est mon corps".»

Le père Cantalamessa a alors insisté sur la notion de rencontre personnelle avec Jésus, dans le monde actuel qui n’est plus un monde «de chrétienté».  «Il s’agit de prononcer la phrase "Jésus est le Seigneur", comme la prononçaient Paul et les premiers chrétiens», et surtout de prendre conscience du fait que «Jésus n’est plus un personnage mais une personne, non plus seulement une mémoire (…) mais une présence», «ce qui signifie aussi de ne prendre aucune décision d’importance sans la lui avoir soumise dans la prière».

Et ce qui est vrai à l’échelle individuelle l’est aussi au niveau communautaire. «La fécondité de l’Église dépend de son amour pour le Christ. Le service le plus précieux que chacun de nous peut rendre à l’Église est donc celui d’aimer Dieu et de croître dans l’intimité avec lui », a-t-il conclu.

(CV)

 

 








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