Face aux nouveaux ambassadeurs, François promeut «la culture de la solidarité»

(RV) Le Pape François recevait ce jeudi matin au Vatican les ambassadeurs de la Guinée, de la Lettonie, de l'Inde, et de Bahreïn près le Saint-Siège venus lui présenter leur lettre de créance. Dans son discours le Saint-Père est revenu sur son message pour la Journée mondiale de la Paix, présenté à la presse mardi dernier. Une journée, le 1er janvier prochain, sur le thème : «Gagne sur l’indifférence et remporte la paix !». «Un défi très important» a rappelé le Pape qui implique de travailler ensemble «pour promouvoir dans le monde une culture de la solidarité, capable de contrer la mondialisation de l'indifférence qui est malheureusement l'une des tendances négatives de notre époque».

Xavier Sartre

L’indifférence peut revêtir différentes formes et être alimentée par de nombreux facteurs avec pour conséquence «un humanisme déséquilibré, dans lequel l'homme a pris la place de Dieu». «Même la grave crise écologique que nous vivons peut être liée à un tel déséquilibre anthropologique», souligne le Saint-Père, faisant écho à son encyclique Laudato Si'. Les formes d’indifférence «envers Dieu, envers le prochain et envers l'environnement sont liées, et s’alimentent mutuellement». La réponse doit donc être abordée dans son ensemble «avec un humanisme renouvelé, qui replace l'être humain dans sa juste relation avec le Créateur, avec le prochain et avec la création».

Promouvoir «une culture de la solidarité et du partage», nécessite, l'engagement de «tous ceux qui ont des responsabilités dans les domaines politiques, sociaux, culturels et éducatifs». Mais le Pape insiste également sur «le rôle décisif des médias face à ce défi, qui aujourd’hui ont une influence importante sur les attitudes personnelles et sociales». Dans le même temps, poursuit-il, il demeure essentiel de continuer à investir dans l'école. Une école qui soit «en contact permanent avec les familles et avec le contexte social». Développer une collaboration « pour renforcer une alliance éducative qui dans de nombreux pays, a été très affaiblie».

«Tout cela est nécessaire pour vaincre l'indifférence et construire la paix» déclare le Pape, soulignant que «l'année qui s’achève a malheureusement été marquée par une multiplication de conflits violents, des guerres ou des actes terroristes». Face à ces drames, le Saint-Père salue «les réactions non violentes mais spirituelles et morales» que l’on observe de plus en plus dans les consciences les plus mûres. «C’est ce que nous voulons et ce dont nous avons besoin», indique t-il, rappelant que l’Église catholique avec le Jubilé de la Miséricorde entend diffuser dans le monde entier l'esprit de pardon et de réconciliation, appelant les fidèles et les hommes et femmes de bonne volonté à s’ ouvrir au don de la grâce de Dieu. Même les États, affirme le Pape citant son message pour la paix, «sont appelés à des actes concrets, des actes de courage en faveur des plus vulnérables tels que les prisonniers, les migrants, les chômeurs et les malades».

Le Pape François a conclu son discours en invitant les catholiques à collaborer de façon loyale au bien commun de leurs sociétés, ce qu’ils pourront faire d’autant mieux, a-t-il précisé, «si une pleine liberté religieuse leur est réellement reconnue».

(CV-HD)