Les élections en Centrafrique, une étape cruciale pour la reconstruction du pays

(RV) Entretien - Ruinée par trois années de violences, la Centrafrique s’apprête à voter ce mercredi 30 décembre (et non dimanche dernier, le scrutin ayant été décalé de trois jours pour des raisons logistiques) pour le premier tour des élections présidentielle et législatives, un scrutin plusieurs fois repoussé qui devrait marquer le retour à la normalité institutionnelle. Le second tour est, lui, fixé au 31 janvier.

Les Centrafricains ont déjà approuvé une nouvelle constitution, lors d’un referendum, qui avait constitué les 13 et 14 décembre une sorte de "répétition générale" pour l'organisation des opérations de vote. Celle-ci prévoit notamment la proclamation d’une VI° République, une limite fixée à deux mandats présidentiels, la formation d’une Haute Cour de Justice ou encore des dispositifs de lutte contre la corruption et de mise à l’écart des bandes armées.

Selon Jeune Afrique, 95% des Centrafricains en âge de voter se sont inscrits sur les listes électorales pour le scrutin. Au total, concernant l'élection présidentielle, 30 candidats sont en lice. La candidature de l’ex-président François Bozizé, renversé en 2013 par la rébellion Séléka, et exilé en Ouganda, a été invalidée. Son parti, le KNK, a apporté son soutien à l’un des principaux favoris, Anicet Georges Dologuélé, ancien président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale et ex-Premier ministre qui a choisi pour mot d’ordre : «L’unité c’est maintenant». Les autorités en place ne se présentent pas, une première dans l’histoire du pays.

Fin novembre, en marge du voyage du Pape François dans le pays, Romilda Ferrauto avait rencontré à Bangui le père Barwendé Médard Sané, jésuite du Burkina Faso, Aumônier Directeur du Centre catholique universitaire de Bangui et fondateur du Réseau des Volontaires de la paix. Il lui avait exprimé son espoir de voir ces élections représenter une étape importante dans la reconstitution du tissu national centrafricain, disloqué par des années de troubles.

(CV-RF)