2016-01-22 17:25:00

Le cardinal Marx revient sur sa tournée au Vietnam


(RV) Au terme de son voyage au Vietnam qu'il a effectué du 8 au 17 janvier 2016, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising, président de la Conférence des évêques catholiques d’Allemagne et président de la Comece (Commission des épiscopats de la communauté européenne), a accordé une interview à l’agence de presse catholique allemande KNA. Cette interview a été traduite par Églises d'Asie, l'agence des Missions étrangères de Paris. 

Il s'y félicite «des échanges très francs avec les représentants de l’État» et se déclare même surpris par la bienveillance exprimée par certains interlocuteurs.. «Par exemple, le président du Front patriotique a déclaré: "Nous nous félicitons du développement de l’Église". (...) Mon impression est celle-ci: mes interlocuteurs, dans leurs échanges avec moi, n’ont pas manifesté un très grand enthousiasme pour défendre leur propre idéologie, affirme le cardinal Marx. Au contraire, ils nous ont dit qu’ils voulaient que leurs compatriotes bénéficient d’un meilleur niveau de vie au plan matériel. C’est pour cela qu’ils veulent développer l’économie de marché de type socialiste. C’est à cause de cela qu’ils ne peuvent pas s’opposer à l’Église dans ses activités pour les pauvres. Le président du Front patriotique était très fier d’évoquer devant moi vingt-cinq jardins d’enfants catholiques. Comment cela va-t-il évoluer? Il faudra voir. J’ai dit aux évêques du pays qu’il fallait qu’ils se préparent à administrer des écoles, des lycées, des universités. Un grand travail de formation les attend.»

A l'inverse du modèle communiste totalitaire connu en Allemagne de l'Est jusque 1989-1990, le cardinal Marx (originaire de Rhénanie du Nord-Wesphalie, donc de l'ouest de l'Allemagne) constate au Vietnam un certain pluralisme des sensibilités au sein même de l'appareil d'État. «Nous avons eu l’occasion de constater qu’à l’intérieur du Parti comme chez les cadres, il existe de nombreuses prises de positions différentes. Cela n’a jamais existé en République démocratique allemande autrefois. Ici, les débats ont lieu ouvertement avec de nombreuses prises de positions différentes, comme, par exemple, dans la discussion sur la loi sur la religion. Voilà pourquoi il était bien que nous soyons ici, juste avant le Congrès du Parti.» Il estime que la liberté de l'Église s'améliore, avec des avancées notables au cours de la décennie écoulée, certains responsables de l'Église abondant en ce sens, d'autres exprimant leur scepticisme quant au caractère durable et sincère de ces évolutions.

Il affirme enfin, tout en précisant qu'il n'était pas le représentant du Pape, que ses interlocuteurs «n’ont cessé de souligner le respect qu’ils portaient au Souverain pontife et tout l’intérêt qu’ils attachaient à entretenir de bonnes relations avec lui.»

(CV avec Églises d'Asie)








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