(RV) Entretien - En Tunisie, un couvre-feu nocturne est entré en vigueur dès vendredi soir après plusieurs jours d'une contestation sociale partie de la ville de Kasserine pour s'étendre à de nombreuses villes du pays. Cinq ans après la révolution tunisienne, largement motivée par des raisons économiques et sociales, cette contestation contre le chômage et l'exclusion a provoqué des heurts avec la police, la mort de deux hommes et le saccage de plusieurs commerces dans le centre- ville de Tunis.
Rentré précipitamment du Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre Habib Essid, a instauré un conseil extraordinaire des ministres samedi matin mais avoue que la question du chômage ne peut être réglé « d’un coup de baguette magique ». Dans une allocution télévisée, le président Béji Caïd Essebsi a lui jugé la contestation "naturelle", appelant le gouvernement à élaborer un plan contre le chômage car "il n'y a pas de dignité sans emploi".
La Tunisie vit dans « un contexte morose » pour le professeur Ahmed Benani, politologue et spécialiste de la Tunisie à l’Université de Lausanne. Interrogé par Caroline Chabir, il explique que pour autant la démocratie n’est pas en péril.
(CC-SB)
All the contents on this site are copyrighted ©. |