2016-01-27 17:47:00

Marini, histoire d'un scandale d'abus sexuels


(RV) Des abus sexuels ont bien été perpétrés jusqu’au milieu des années 50 à l’institut Marini de Montet, dans le canton de Fribourg en Suisse. Un rapport commandé il y a un an par l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Mgr Charles Morerod a été rendu public mardi 26 janvier 2016.

Les chercheurs chargés d’éclairer les faits font état d’abus graves et répétés sur des enfants pendant des décennies, dans une impunité quasi-totale. Entre 1929 et 1955, l’évêché catholique était directement responsable de l’Institut. Selon les auteurs du rapport, le souci principal des responsables a été de dissimuler ces agissements et de faire taire les rumeurs. Des pressions ont été exercées sur les victimes, même durant les procès.

La voix brisée par l’émotion, Mgr Morerod a demandé solennellement pardon aux victimes. Le prélat a indiqué avoir rencontré des victimes de ces maltraitances et avoir découvert à quel point toute une existence pouvait être dévastée. Ce travail, a-t-il affirmé, il fallait le faire pour lever la chape de silence qui les entourait.

L’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg a évoqué le pouvoir social de l’Église catholique à cette époque. Cela a bien changé, a-t-il encore dit, et c’est une libération pour la société et pour l’Église. Si des abus ne peuvent jamais être exclus, l’institution a pris des mesures de prévention. Les victimes disposent désormais d’interlocuteurs et un fonds d’indemnisation national a été créé.

Citant le Pape émérite Benoît XVI, le prélat suisse a insisté sur la nécessité de mieux discerner l’authenticité des vocations. Le rapport fait la lumière sur le fonctionnement de l’Église et de la société de l’époque, et évoque le mépris à l’égard des enfants placés, en particulier des enfants illégitimes. Au moins 21 victimes ont été identifiées. Onze auteurs présumés, dont les deux prêtres qui assumaient la direction de l’établissement, sont en cause. Mais deux affaires seulement ont abouti devant un tribunal, en 1954 et en 1956. Il est question aussi de punitions corporelles et d’autres maltraitances. (AG-RF)








All the contents on this site are copyrighted ©.