2016-02-06 13:14:00

Le Pape François reçoit les groupes de prière de Padre Pio


(RV) C’est l’icône du catholicisme italien :  Padre Pio, le capucin au stigmates mort en 1968 et canonisé par Jean-Paul II en 2002. Depuis vendredi soir, et pour la première fois, sa dépouille est exposée dans la basilique Saint-Pierre. Escorté par des milliers de fidèles et de policiers, le caisson transparent contenant son corps a été porté en procession hier soir le long de l’avenue de la Conciliazione, en même temps que les reliques d’un capucin croate Saint Léopold Mandic. En cette Année de la Miséricorde, le Pape François a tenu à mettre en avant ces deux confesseurs inlassables. Et ce samedi matin, 6 février 2016, c’est un hommage appuyé qu’il a rendu au Saint Pio.

Comme de son vivant, le Padre Pio continue à attirer les foules et à susciter la ferveur. Ce samedi matin, ils étaient des milliers sur la place Saint Pierre, membres des groupes de prière dédiés au moine italien, employés de l’hôpital qu’il a fondé il y a 60 ans, fidèles de la région. Et le Saint-Père, qui tient en immense respect la dévotion populaire, a rendu un hommage appuyé à ce saint stigmatisé, «un serviteur de la miséricorde qui, a-t-il dit, a exercé l’apostolat de l’écoute parfois jusqu’à l’épuisement». «À travers le ministère de la confession, Padre Pio est devenu la caresse vivante du Père qui guérit les blessures du péché et rassure les cœurs. Il a vécu le grand mystère de la douleur et sa petit goutte est devenue un grand fleuve de miséricorde qui a irrigué les cœurs déserts et créé des oasis de vie dans de nombreux endroits du monde.»

Citant le capucin italien, le Pape François a souligné que «la prière est notre meilleure arme, la clef qui ouvre le cœur de Dieu. C’est sur la prière que repose la force de l’Église, pas sur l’argent ni sur le pouvoir». Mais, a-t-il averti, «la prière n’est ni une aspirine ni un commerce, pour obtenir une grâce ; c’est une œuvre de miséricorde spirituelle, une mission qui vise à tout remettre entre les mains de Dieu : l’Église, les personnes, les situations pour qu’il en prenne soin. Et dans ce sens, elle peut faire des miracles.»

Un "surplus d'humanité"

Et, puisque le Saint Pio a voulu aussi poser un œuvre de miséricorde corporelle en fondant un hôpital, le Souverain Pontife en a profité pour plaider en faveur d’un surplus d’humanité dont le monde a tant besoin, invitant les fidèles à prendre soin des malades et pas seulement des maladies. «Les malades ont besoin de gestes, de paroles, de caresses pour supporter leur maladie ou pour aller vers le Seigneur. Les mourants, eux aussi, même quand ils paraissent inconscients, participent à la prière qui les entoure et s’en remettent à la miséricorde de Dieu.» Lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires, le futur pontife avait favorisé le développement des groupes de prière dédiés à Padre Pio. C’est en présence des reliques des Saints capucins Pio et Léopold Mandic que le Pape François enverra en mission un millier de Missionnaires de la miséricorde chargés de prêcher et de confesser dans le monde entier. La célébration se déroulera le 10 février, mercredi des Cendres. Après l'audience de ce matin, le Pape François s'est lui-même rendu devant la châsse de Padre Pio dans la basilique Saint-Pierre, pour un temps de recueillement.

À l’occasion du Jubilé des groupes liés au Padre Pio, les Frères mineurs capucins ont offert un centre d’accueil qui pourra loger cinq familles de migrants sans abri. Cette structure sera ouverte à San Giovanni Rotondo. Les capucins ont voulu ainsi remercier le Saint-Père d’avoir choisi le Padre Pio comme modèle de miséricorde. Vendredi matin, le ministre provincial des capucins a symboliquement remis au Pape François les clefs de l’immeuble, une propriété des frères qui sera restructurée pour accueillir des familles. Les confrères du saint stigmatisé s’occupent de plusieurs initiatives caritatives : entre autres une mission au Tchad ; une soupe populaire dans les Pouilles qui sert tous les jours 200 repas chauds ; un réseau de réhabilitation pour les enfants et un centre de soins qui a accueilli entre autres des blessés de guerre de Libye et d’Ukraine.

(CV-RF)








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