2016-02-06 15:50:00

Méditation pour le 5ème dimanche du Temps Ordinaire


Le Père jésuite Raphaël Bazebizonza nous introduit à la méditation avec les lectures du 5ème dimanche du Temps Ordinaire

La parole de Dieu de ce 5ème dimanche du temps ordinaire nous replonge au cœur du message clef de cette année jubilaire : tout ce que nous recevons de Dieu est don, don pur et simple de sa miséricorde. Comme la foi, l’espérance et la charité, l’appel à suivre le Christ qui est le thème de ce jour, est un don de la miséricorde divine. Le Seigneur n’appelle pas des gens capables, forts et puissants, super intelligents, mais des ‘instruments faibles et insuffisants’ (Benoit XVI) qu’il transforme en apôtres intrépides qui annoncent son salut.

Personne n’est digne. En tout cas, ce n’est pas le prophète aux lèvres impures (Isaïe) dont nous parle la première lecture ni le plus petit des Apôtres, l’avorton qui a passé son temps à persécuter l’Église de Dieu. Ce n’est pas non plus Simon Pierre, le timoré, qui est digne d’élever la coupe du salut. D’ailleurs, les trois se reconnaissent humblement pécheurs.

Dans une splendide et consolante vision, Isaïe, qui se trouve en présence du Seigneur trois fois saint, est envahi d’un sentiment profond de sa propre indignité. Saint Paul témoigne aussi d’une compréhension similaire de sa situation existentielle. Sa vocation à être apôtre se fonde non sur ses propres mérites mais sur la bonté infinie de Dieu, qui l’a choisi et lui a confié le devoir et l’honneur de prêcher l’Évangile. La même succession de sentiments est présente dans l’épisode évangélique de la pêche miraculeuse. Simon Pierre et les autres disciples ont peiné toute la nuit sans rien prendre. Mais à l’invitation de Jésus, ils avancent au large et jettent les filets, obtenant une pêche surabondante. Face à un tel miracle, on s’attendrait à une manifestation de joie. Mais non ! Pierre au lieu de jubiler, se jette à genoux et se professe indigne de paraitre face à Jésus, faisant sienne l’attitude du psalmiste : « Je rendrais grâce au Seigneur, en confessant mon péché ».

Les trois, en effet, découvrent qu’entre Dieu et eux, il existe une logique de la gratuité de l’appel. Une fois de plus, nous touchons ici le mystère de la miséricorde et de l’appel divin : Dieu aime tout court et veut que tous soient sauvés. Et pour cela il appelle quelques-uns, « en les conquérant » par sa grâce pour qu’à travers eux, son amour puisse atteindre les périphéries existentielles et géographiques.

Mais attention, la miséricorde de Dieu n’est pas une grâce à bon marché. Elle ne sous-estime pas l’effort de l’homme. Bien au contraire, elle suppose, l’humble reconnaissance de sa laideur spirituelle, et le courage personnel de se laisser brûler les lèvres (comme le prophète Isaïe), en supportant la chaleur du charbon ardent qui efface notre péché et nous prépare à la mission. On peut manquer de générosité, de talents, mais que ne nous manque jamais l’humilité. Dieu n’appelle pas des orgueilleux ou des arrogants. « Le sacrifice qui plait à Dieu c’est un esprit brisé ».

L’humilité témoignée par Isaïe, par Pierre et par Paul nous invite à ne pas nous concentrer sur nos limites ou sur notre péché, mais à nous laisser surprendre, rejoindre et purifier par la miséricorde de Dieu, pour convertir notre cœur et continuer avec joie à « tout quitter » pour Jésus. 








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