2016-02-13 15:27:00

Commentaire de l'Évangile du 14 février 2016


(RV) Ce dimanche 14 février 2016 est le premier dimanche du Carême. Voici l'homélie proposée par le père Pascal Montavit, qui s'appuit sur l'Évangile proposé dans la liturgie : «Dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où il fut tenté» (Lc 4, 1-13).

Nous célébrons aujourd’hui le premier dimanche de Carême. L’Évangile de ce jour est celui des tentations de Jésus. Voyons comment ce récit nous permet d’entrer dans ce temps particulier de conversion qu’est le Carême.

Tout d’abord, Jésus est tenté par la faim. Le démon lui propose, puisqu’il est Fils de Dieu, de changer une pierre en pain. Jésus répond : «Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre» (Lc 4,4). Nous touchons là le cœur de toute démarche de conversion. Notre vie sur terre n’est qu’un passage, une préparation pour la vie éternelle. Nous sommes faits corps et âme. L’un et l’autre ont besoin d’être nourris. En ce temps de Carême, nous pouvons nous poser la question suivante : «Qu’est-ce que je fais de particulier pour nourrir mon âme ?». Attention, il ne s’agit pas de se rajouter une longue liste de bonnes résolutions pour nous rendre compte au bout de quelques jours que nous ne sommes pas capables d’y demeurer fidèles. Il s’agit plutôt, dans le silence et l’humilité, de laisser le Seigneur parler à notre cœur pour nous montrer ce qu’Il attend de nous. Le prophète Isaïe dit «Voici le temps favorable» (Is 49,8). Ne laissons pas passer ce temps favorable à la conversion et à l’intimité avec le Seigneur.

Jésus est tenté ensuite par le pouvoir qui lui est proposé, un pouvoir sur tous les royaumes de la terre. Mais pour cela, il doit se prosterner devant le démon. Jésus répond : «Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c’est lui seul que tu adoreras» (Lc 4,8). L’homme est créé de telle manière qu’il est fait pour adorer. S’il n’adore pas Dieu, il finit par adorer une réalité de ce monde, c’est à dire par consacrer toute sa vie à quelque chose qui passera. Cela peut être l’amour de l’argent, mais cela peut aussi être une idéologie, ou même une personne, comme par exemple un acteur ou un sportif. Le curé d’Ars disait : «Laisser une paroisse vingt ans sans prêtre : on y adorera les bêtes». Il est donc important, dans notre vie, de vérifier que nous sommes libres par rapport à toute forme d’idolâtrie.

Enfin, le démon propose à Jésus de se jeter du sommet du Temple car Dieu s’est engagé à envoyer ses anges pour qu’à la pierre, son pied ne heurte. Jésus répond : «Tu ne mettras pas Dieu à l’épreuve» (Lc 4,12). Voici certainement la tentation la plus subtile : mettre Dieu à l’épreuve, c’est à dire exiger de Dieu qu’il agisse pour nous de la manière qui nous convient et quand cela nous convient. Mais le Seigneur voit bien plus loin que nous ne pouvons voir nous-mêmes. Ne pas mettre Dieu à l’épreuve, c’est lui faire confiance dans tous les événements de notre vie, même les plus douloureux. Certains pourraient s’exclamer : «Comment Dieu peut-il exister avec tout le mal et la souffrance qu’il y a dans le monde ?». Ce cri est une tentation où nous mettons Dieu à l’épreuve. Mais la sagesse de Dieu nous dépasse infiniment. En fait, le Seigneur est celui qui nous donne la force de traverser les épreuves, les souffrances. Mais il n’est pas l’auteur de ces souffrances.

En ce jour, nous pouvons prier pour entrer totalement dans ce carême. Le but n’est pas de faire une belle liste de résolutions, mais de demander au Seigneur ce qu’il attend particulièrement de nous cette année. Laissons-le nous parler, dans le silence et la prière. 

(CV-PM)








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