Des évêques français en soutien aux agriculteurs en crise

(RV) Des évêques français se rendront au Salon de l’agriculture qui s’ouvre fin février à Paris pour soutenir le monde rural. Cheville ouvrière de cette opération, Mgr Philippe Mousset, évêque de Périgueux et Sarlat, est aussi l’auteur d’une lettre ouverte intitulée «La crise agricole, nous sommes tous concernés». Celle-ci sera relayée dans les autres diocèses de France. 

Lui-même ancien conseiller agricole, Mgr Mousset appelle à la solidarité. Son objectif est de manifester la proximité de l’Église aux agriculteurs qui, bien souvent, sont dans des situations difficiles. Plus largement, explique encore le prélat, c’est leur attention au monde rural que les évêques souhaitent réaffirmer.

L’Église catholique n’a pas de solution mais elle plaide pour que les processus économiques demeurent au service de l’homme. L’évêque de Périgueux appelle chacun à se poser des questions pour mieux comprendre le monde rural.

Malgré un Conseil européen sur la crise agricole lundi 15 février 2016 à Bruxelles, les agriculteurs français en colère réclament des prix plus justes et continuent de mener des opérations coup de poing contre la grande distribution. Mercredi, près de mille tracteurs sont attendus à Rennes.

Le 9 février, les évêques de la province de Rennes avaient publié une tribune remarquée pour souligner que les agriculteurs méritaient la reconnaissance et la considération de toute la société. Or, pour certains l’avenir semble bouché. Il est donc nécessaire de rechercher les enchainements économiques adéquats dans la chaîne agro-alimentaire et la grande distribution.

Les agriculteurs et leur famille ont le droit de vivre de leur travail, de ne pas être sacrifiés à l’idole de la productivité débridée alimentée par une concurrence internationale aveugle. Il faut leur garantir la possibilité de produire et de vendre leurs productions selon un juste prix. Travailler dans l’inquiétude en attendant l’octroi de subventions n’est pas satisfaisant, ajoutent les évêques en se disant favorable aux regroupements qui permettront une meilleure vente à l’échelle européenne et au-delà. Une harmonisation des coûts de production est nécessaire.

Les évêques de la province de Rennes invitent les décideurs à mettre ne œuvre une croissance par la sobriété heureuse, selon le mot du Pape François. Lundi, le commissaire européen à l'Agriculture a demandé aux 28 membres de l'UE une liste de propositions pour tenter de résoudre la crise agricole. Le 25 février, il se rendra à Paris pour s'entretenir avec le Premier ministre Manuel Valls. (AG-RF)