2016-02-16 16:56:00

«Optimisme» pour sortir de la situation «difficile» des chrétiens en Ukraine


(RV) La défense commune des chrétiens persécutés au Proche et Moyen-Orient, ainsi qu'en Afrique du Nord, est l’aspect «le plus profond» de la rencontre entre le Pape François et le patriarche Cyrille 1er, chef de l’Église orthodoxe russe, vendredi 12 février 2016. C’est l’avis du de Mgr Ivan Jurkovic, nonce apostolique en Russie, muté aux Nations Unies à Genève. Cette rencontre est pour lui un moment «extraordinaire» mais aussi «d’urgence».

Elle a toutefois été perçue comme une trahison par de nombreux gréco-catholiques en Ukraine, un sentiment dont s’est fait l’écho dimanche Mgr Sviatoslav Shevchuk, le primat de l’Église gréco-catholique d’Ukraine.

Ces «difficultés se comprennent mieux quand on est sur le terrain, explique Mgr Jurkovic, dans une interview accordée à Radio Vatican, lundi 15 février. C’est pour nous un appel à rester attentifs à ce qu’il se passe, car souvent, il y a des interprétations modifiant la vérité.»

«Il faut sortir de cette situation difficile avec un nouveau regard, un nouvel optimisme, une nouvelle volonté de dépasser les positions de chaque partie, poursuit le nonce en Russie. Quoi de mieux que cette rencontre» entre le pape François et le patriarche Cyrille 1er ? Avec cela «s’ouvre peut-être un dialogue plus serein avec toute l’orthodoxie, complète le prélat, même si certaines Églises orthodoxes ont du mal à communiquer avec Rome».

Dès le lendemain de la rencontre historique à Cuba, le nonce apostolique à Kiev, Mgr Claudio Gugerotti, s’est efforcé de rassurer les gréco-catholiques lors d’une rencontre avec des religieux et des religieusesà l'occasion de la fin de l’année de la Vie consacrée.

«Je sais combien le peuple ukrainien souffre de se sentir incompris, a réagi le prélat. Mais il faut être patient, car il faut des compromis pour écrire un texte commun. L’archevêque Shevchuk sait combien a coûté ce texte, entre le pape et Cyrille 1er. Mais une grande partie de l’humanité l’aura bientôt oublié. Les gens se rappelleront de l’accolade, qui est une chose sainte».

«Il faut prier pour la consolation du peuple ukrainien, a conclu Mgr Gugerotti. Pour qu’il sente toujours que le Pape ne l’oublie pas, que le Pape l’aime, que le Pape le sent proche». François qui, pendant le vol entre La Havane et Mexico, vendredi, avait tenu à préciser que la déclaration commune signée avec Cyrille 1er avait un caractère pastoral et non politique.

Dans leur déclaration commune, le Souverain Pontife et le patriarche orthodoxe appellent leurs «Églises en Ukraine à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit» dans l’Est du pays. (AG-RF)








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