2016-03-19 15:40:00

Les évêques d'Inde invitent à davantage de simplicité


(RV) L’Eglise en Inde doit fuir le cléricalisme et rejeter le gaspillage, adopter une vie simple et encourager la sauvegarde de la création. Les évêques indiens l’affirment dans une déclaration adoptée à l’issue de leur assemblée plénière à Bangalore. Les 178 évêques indiens, qui constituent la plus vaste conférence épiscopale d’Asie, la 4° du monde, se sont prononcés pour plus de simplicité et de spiritualité qui doivent se concrétiser dans la vie quotidienne du clergé et transparaitre dans la gestion administrative et économique des paroisses. S’ils ont évoqué l’assassinat au Yémen de quatre religieuses missionnaires de la charité, la congrégation fondée par Mère Teresa de Calcutta, les évêques indiens n’ont pas voulu s’attarder sur la question de la liberté religieuse, un thème pourtant sensible dans le contexte politique actuel de l’Inde, où le gouvernement nationaliste au pouvoir accentue les pressions sur les minorités religieuses.

Pour eux, le plus urgent est de libérer le clergé des modes de fonctionnement traditionnels, du confort et des privilèges conférés par son statut social ou hiérarchique. Les évêques indiens ont donc proposé la création de conseils économiques et financiers au sein des conseils paroissiaux, afin de développer et d’appliquer les valeurs de transparence administrative et de responsabilité financière à tous les échelons. Pour l’Eglise catholique en Inde, l’enjeu est bel et bien de devenir une communauté proche des gens, surtout des plus pauvres, ouverte et accueillante dans tous les domaines de la pastorale. Parmi les défis à relever, les évêques indiens ont signalé le déclin des valeurs familiales au profit du consumérisme, les vocations, l’évangélisation, l’œcuménisme et l’éducation en matière de responsabilité écologique.

Inégalités croissantes

A propos de ce dernier point, chaque paroisse est invitée à poser des actes concrets : choix d’énergies renouvelables, utilisation de récupérateurs d’eaux de pluie, développement de l’agriculture biologique, restriction de l’utilisation de matières plastiques et de pesticides. Parmi les principaux défis auxquels la nation indienne fait face, les évêques soulignent la pauvreté, l’illettrisme, le travail des enfants, les inégalités croissantes entre riches et pauvres, et les phénomènes migratoires. Malgré un contexte politique tendu et l’adoption de lois anti conversion, l’Eglise catholique veut continuer à servir la nation indienne en faisant confiance aux valeurs démocratiques et à la Constitution.

Selon le dernier recensement de 2011, l'Inde compte près de 28 millions de chrétiens, vivant pour la plupart dans de petites communautés disséminées à travers toute l’Inde, soit 2,3 % de la population du pays. Mais selon des experts, quelque 10 millions de chrétiens vivraient leur foi dans la clandestinité. Les catholiques, tous rites confondus, représentent 55% des chrétiens indiens, une minorité de plus en plus inquiète. Depuis l’arrivée au pouvoir du BJP, les exactions et les pressions sont exercées au quotidien et en toute impunité contre les prêtres catholiques et les pasteurs protestants. Les nationalistes hindous considèrent l’islam ou le christianisme comme des idéologies importées qui pervertissent l’identité indienne. Des groupes extrémistes ont promis l’éradication du christianisme à horizon 2021. (OB-RF Avec EDA/Libération) 








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