2016-03-24 13:30:00

Dictature argentine : nous ne pouvons pas oublier selon les évêques


(RV) L’Argentine se souvient en ce jeudi 24 mars 2016 du quarantième anniversaire du coup d’État militaire du général Videla. Jusqu’en 1983, la junte au pouvoir poursuivit tous ses opposants, principalement de gauche, et fut responsable de la mort d’environ trente mille personnes. La mémoire de ces événements est encore très vive parmi la population, de nombreuses personnes cherchant à savoir ce que sont devenus leurs proches disparus. Tous les jours, place de Mai, devant le palais présidentiel à Buenos Aires, des mères manifestent pour obtenir la vérité sur le sort de leurs enfants dont elles sont sans nouvelles.

Les évêques argentins ont publié à l’occasion de cet anniversaire un message dans lequel ils affirment, se référant à la « rupture de l’ordre constitutionnel et de l’État de droit », « un fait qui jamais plus ne doit se répéter ni que nous pouvons oublier ». La conférence épiscopale, dans ce texte, revient sur le contexte historique de l’époque, « un moment complexe et difficile pour toute la société ». Le pays « vivait une escalade de la violence qui culmina avec le terrorisme d’État, protagoniste de crimes de diverses natures », dont « la torture, l’assassinat, la disparition de personnes et l’enlèvement d’enfants ».

Cette mémoire perdure et les conséquences de ces crimes se font toujours sentir. C’est pourquoi les évêques considèrent qu’il faut les affronter et les guérir. Le retour de la démocratie a permis de commencer à parcourir un « chemin de vérité, de justice et de rencontre entre tous, qui pousse à poursuivre cette transition, pour atteindre la concorde et l’amitié sociale ». En ce sens, « la reconnaissance de la valeur de la vie, de la dignité et des droits inaliénables de la personne constitue la base indispensable de toute cohabitation humaine et du destin heureux d’un peuple » estiment les évêques.

La coïncidence cette année entre cet anniversaire et le Jeudi saint est l’opportunité pour l’épiscopat argentin d’aider le peuple à « cicatriser » les « blessures dans la vérité, le repentir, la réparation dans la justice et le désir d’atteindre la miséricorde ».

Mercredi, à l’issue de l’audience générale place Saint-Pierre, le Pape François a rencontré les proches de la Franco-argentine Marie-Anne Erize Tisseau, disparue durant la dictature argentine, en octobre 1976. Le même jour, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi réaffirmait que le Pape avait bien « manifesté l’intention d’ouvrir les archives du Vatican » concernant la période de la dictature argentine. Il avait précisé que le Vatican essayait déjà de « répondre à des demandes spécifiques concernant des questions particulières de caractère judiciaire ou humanitaire ». (XS) 








All the contents on this site are copyrighted ©.