2016-04-09 15:31:00

Méditation pour le 3ème Dimanche de Pâques


Le père jésuite Raphaël Bazebizonza nous introduit à la méditation avec les lectures du troisième Dimanche de Pâques

Ce troisième dimanche du temps pascal est placé sous le signe du courage de la foi. C’est l’effet immédiat que suscite la joyeuse annonce de la résurrection du Christ. S’engageant dans une sorte de confession de leur foi, les apôtres du Ressuscité bravent l’interdit des autorités juives. À l’injonction de se taire, de ne plus annoncer la résurrection de leur Maître, ils répondent avec courage  qu’ « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Sur le front du témoignage kérygmatique, plus rien ne peut désormais arrêter les disciples. Et le fait d’être flagellés, de subir des outrages et d’être emprisonnés n’entame pas leur détermination. Bien au contraire, cela conforte leur ardeur et leur joie dans l’annonce du Christ Ressuscité.

Le courage de la vérité qui se dégage du cercle des apôtres est un signe révélateur de la présence agissante du Ressuscité. D’où cette ‘agressivité apostolique’ qui nous secoue et nous interpelle tous. Comme baptisé, j’ai été moi-aussi rendu témoin de la résurrection du Christ. Qu’ai-je fait pour le Christ ? Qu’est-ce que je fais pour lui ? Suis-je capable de supporter les critiques et les injures ? Est-ce que je me mets tout entier au service de l'Évangile, dans ma famille, dans mon pays, en paroisse ou en communauté ?  

Revenons au point de départ. Le courage de la foi des apôtres devant le Sanhédrin – cette institution qui a condamné Jésus à la mort. Regardons Pierre dans les yeux, lui qui, quelques jours avant venait de renié son Seigneur bien-aimé. D’où lui vient cette force intérieure ? Que s’est-il donc passé ? La réponse est simple : Pâques est la fête de la nouvelle création. Dans sa mort et dans sa résurrection, le Christ entraîne l’univers entier et l’humanité toute entière dans l’immensité de Dieu, il nous fait participer à la nouveauté de la vie que Dieu nous accorde. Par les mérites des saintes plaies de Jésus, Pierre a obtenu une identité nouvelle. Son « moi » fermé par le reniement s’est ouvert. Désormais il vit en communion avec Jésus Christ, dans le grand « oui » du témoignage, de la mission. Désormais il peut témoigner qu’il aime vraiment Jésus et qu’il le sert en annonçant avec courage qu’il est Seigneur. C’est cela le miracle de la résurrection. Nous sommes transformés, nous sommes des témoins. En effet, si une fois quelqu’un avait été simplement ressuscité, et rien d’autre, en quoi cela devrait-il nous concerner ? Mais, précisément, la résurrection du Christ est bien plus, il s’agit d’une réalité différente : l’explosion de l’amour, qui contredit toutes les idéologies de la violence et de la haine, le boom du courage de la foi qui s’oppose à la peur et à l’indécision.

En Jésus ressuscité, Pierre retrouve le bon chemin, le chemin de la mission que, par trois fois, le Seigneur lui confie : « Pais mes brebis » (Jn 21.15.16.17). Et en même temps, Simon confesse par trois fois son amour pour Jésus, réparant ainsi le triple reniement de la passion. Maintenant qu’il lui demande : « M’aimes-tu ? », Pierre ne compte pas sur lui-même ni sur ses propres forces, mais sur Jésus et sur sa miséricorde : « Seigneur tu sais tout ; tu sais que je t’aime » (Jn 21, 17). Et ainsi disparaît la crainte « des chars et des chevaux » des pharaons de la cité et l’épée meurtrière des Hérode de la société. Pierre passe des déclarations solennelles – la veille de la mort de Jésus – à la confession de foi : « Seigneur, je t’aime » ; « Seigneur tu es mon ami » ; « Totus tuus ». Sommes-nous amoureux de Jésus, au point de nous perdre en Lui ? Savons-nous créer en nous un espace pour loger le mystère ? Le laissons-nous nous accompagner sur la route ? Reconnaissons-nous en Lui notre Tout, le principe et le fondement de tout l’univers ?

La seconde lecture, tirée de l’Apocalypse de Saint Jean, présente le Christ comme l’Agneau immolé, le seul qui mérite la louange des peuples (cf. Ap 5, 11-14). Si Jésus n’est pas l’objet de notre louange, alors nous avons d’autres consolations. Nous sommes des prêtres, des personnes consacrées ou simplement des chrétiens mais qui sont au service des faux messies.

Et aujourd’hui, beaucoup de voix venant des sanhédrins actuels, travaillent inlassablement pour faire taire les missionnaires de la miséricorde, les messagers de la Bonne Nouvelle. Et ils ont une arme très efficace pour acheter les consciences : l’argent. Pensons aux 30 pièces de Judas. Y céder, c’est rendre vaine la grâce de Dieu qui a ressuscité Jésus d’entre les morts, y céder c’est freiner la liberté de l’Église, qui devrait toujours avoir les coudées franches pour annoncer l’Évangile avec crédibilité. Soi-même

Ce qui nous resitue au cœur de la louange et du don total de soi, c’est la connaissance intime du Seigneur. Si vraiment nous apprenons à le connaitre chaque jour, petit à petit, alors nous grandirons dans l’amour fou pour lui, cet amour sans réserve, sans calculs, prêt au sacrifice. Puisse le Seigneur nous donner de l’aimer et de le servir chaque jour avec courage et fidélité, pour remplir Jérusalem et tout l’univers de la joie de l’Évangile de la miséricorde.

Amen. 

 








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