2016-04-20 11:17:00

Conflit israélo-palestinien : le Saint-Siège pour une solution à deux États


(RV) Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Onu, à New York, s’est exprimé lundi 18 avril 2016 lors d’un débat du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient et sur la question palestinienne. Devant les représentants des grandes puissances (France, Royaume-Uni, États-Unis, Russie et Chine) le nonce apostolique a rappelé les positions du Saint-Siège sur le dossier israélo-palestinien, et notamment sur le statut de Jérusalem.

«Une rhétorique inflammatoire, des actes de terreur et des actions unilatérales sabotent les efforts pour restaurer un processus de dialogue compréhensif et de compromis. Face à ce scénario tellement frustrant, le Pape François plaide pour qu’à la fois les autorités israéliennes et palestiniennes considèrent le besoin de paix de leur propre peuple, et poursuivent courageusement le chemin du dialogue, de la réconciliation et de la paix, car il n’y a tout simplement pas d’autre voie.» Mgr Auza a voulu montrer que les acteurs de ce dossier sont maintenant au pied du mur, face au risque de pourrissement ou d’embrasement du conflit.

Sur un plan plus spirituel, il a aussi rappelé que lors de sa visite en Terre Sainte, en 2014, le Pape François avait déclaré que Jérusalem est une ville d’universelle importance, pour les trois religions monothéistes, et que son nom signifie «ville de la paix». «C’est ce que Dieu veut qu’elle soit, et c’est aussi le désir de toutes les personnes de bonne volonté.»

Mgr Auza a rappelé le soutien du Saint-Siège pour une solution à deux États : un État d’Israël, avec une reconnaissance internationale et une garantie de sécurité, et «un État de Palestine viable dans lequel les Palestiniens puissent vivre en paix, dignité et liberté». «La solution à deux États doit devenir une réalité et ne pas rester simplement un rêve», a-t-il martelé.

Il a aussi rappelé que l’accord-cadre signé en 2015 entre le Saint-Siège et l’État de Palestine, qui donne un statut juridique à l’Église, doit «servir comme un exemple de dialogue et de coopération, en particulier pour les autres pays arabes et majoritairement musulmans».

«Écouter les cris» des chrétiens d'Orient

Mgr Auza a aussi exprimé la préoccupation du Saint-Siège face à la vacance du pouvoir au Liban, pays sans président depuis bientôt deux ans, et fragilisé par l’action de groupes non-étatiques.

Il a appelé à une action politique collective pour s’attaquer aux causes du développement du fondamentalisme et de l’extrémisme, Une réponse qui ne doit pas être seulement militaire. «Le mensonge et le blasphème des groupes terroristes qui tuent et oppriment au nom de de la religion doivent être ouvertement dénoncés dans les termes les plus forts possibles», notamment par les responsables religieux.

Enfin, il a appelé la communauté internationale à «écouter les cris» des chrétiens d’Orient et des membres des autres minorités ethniques et religieuses, contraints à la fuite, et qui «risquent tout en traversant des déserts inhospitaliers et des mers périlleuses, à la recherche de rivages plus calmes et de communautés d’accueil que, malheureusement, ils ne trouvent pas toujours». Mgr Auza a exprimé le vœu que la récente visite du Pape François auprès des réfugiés de Lesbos, en Grèce, «aie touché les cœurs».

Remerciements à la Chine

Il est par ailleurs à noter que Mgr Auza a commencé son intervention en remerciant nommément le pays organisateur de ce débat : la Chine, qui assure la présidence du Conseil de sécurité en ce moment. Un remerciement exprimé alors que le Saint-Siège n’a pas encore établi de relations diplomatiques officielles avec la République populaire de Chine.

(CV)








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