Mozambique : les craintes d'une nouvelle guerre

(RV) Entretien – Le Mozambique renoue depuis plusieurs mois avec l’instabilité politique. Les deux principaux partis qui se partagent la scène politique depuis l’indépendance, et qui se sont opposés au cours d’une longue guerre civile (1976-1992), s’opposent de nouveau. S’il est, pour le moment, prématuré de parler de nouvelle guerre, des combats isolés ont lieu dans certaines régions du pays.

Point de départ de cette crise, les élections générales d’octobre 2014, remportées par le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance et contestées par l’ex-rébellion Renamo, dans l’opposition. Ses partisans armés attaquent des véhicules circulant sur le principal axe de communication Nord-Sud et qu’ils suspectent de transporter des armes et des troupes.

Les premiers affrontements ont commencé en juin 2015. Ces accrochages prennent de l’ampleur depuis le début de l’année. Afonso Dhlakama, chef de la Renamo, a en effet menacé de s’emparer du pouvoir dans les six provinces sur dix, où il est arrivé en tête de la présidentielle de 2014. Si des policiers et des civils ont été tués dans ces attaques, la Renamo se plaint de la disparition et de l’assassinat de plusieurs de ses représentants locaux.

Les craintes d’une guerre civile

Ces violences ont poussé quelque 11 000 Mozambicains, selon le HCR, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, à fuir le pays et à trouver refuge au Malawi. Le gouvernement affirme pour sa part que ces réfugiés ne sont en fait que des membres de la Renamo qui tentent de se mettre à l’abri et de fuir les autorités et la justice.

Loin de s’apaiser, ce conflit prend chaque jour davantage d’ampleur et fait craindre le retour d’une guerre civile qui concernerait tout le pays. À cela s’ajoute les intempéries naturelles qui concernent plusieurs régions du pays. Inondations au nord et sécheresse au sud perturbent l’économie et affectent des dizaines de milliers de personnes.

Interrogée par Xavier Sartre, sœur Rosa Da Costa Xavier, franciscaine missionnaire de Marie, vivant au Mozambique revient sur cette guerre qui ne dit pas son nom et sur les intempéries qui frappent son pays.

(BH-XS)