(RV) Entretien – Les combats ont repris entre Kurdes et Turkmènes
dans le nord de l’Irak. Parmi ces deux milices, neuf combattants ont été tués dimanche
24 avril à Touz Khourmatou, une ville objet de nombreuses divisions. Elle est à la
fois partagée par les peshmergas kurdes et les Turkmènes chiites, et en même temps
revendiquée par la région autonome du Kurdistan tout comme par le pouvoir central
irakien.
Le territoire du Kurdistan s’étend sur l'Iran, l'Irak, la Syrie et la Turquie. Avec
les échecs successifs de l'armée irakienne dans les premiers mois de l'offensive contre
Daesh, les forces kurdes en ont profité pour prendre le contrôle de plusieurs zones
au-delà des frontières de leur région autonome. De leur côté, les Turkmènes sont présents
en Irak, en Syrie, en Iran et en Afghanistan.
Les violences meurtrières ont repris au moment où un cessez-le-feu a été annoncé après
un accord entre les deux adversaires. Mais dans ce contexte, les rivalités entre communautés
posent surtout la question du rôle et de l’avenir de l’État irakien.
Même si les milices kurdes et turkmènes sont toutes deux opposées au groupe État islamique,
leurs divisions sont bien trop profondes. Et la lutte contre Daesh en Irak finit presque
par occulter les tensions intercommunautaires pourtant toujours très présentes. C’est
ce qu’explique Myriam Benraad, chercheuse à l’IREMAM, l'Institut de recherches
et d'études sur le monde arabe et musulman. Elle est interrogée par Blandine
Hugonnet.
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